Vendredi 25 avril 2014 Las Vegas – Zion Mountain Resort
Après une nuit en partie escamotée par le décalage horaire, les heureux comparses de cette équipée nord-américaine se retrouvèrent quelque peu hébétés pour un premier petit-déjeuner convivial. Cette formalité accomplie, ils se rendirent en taxi chez le loueur d’engins teutons afin de prendre possession de leurs motos. Chacun ayant choisi une monture en rapport avec l’indispensable confort qu’il devait assurer à sa gnoussette, les cavaliers et les montures prirent leur premier contact devant la devanture du loueur ou les destriers attendaient fièrement que les gnous les libèrent d’une attente aussi longue que désespérante.
Nous passâmes au chapitre accessoires, l’un exigeant quelque coffre supplémentaire, l’autre une sacoche de réservoir, le troisième une selle plus haute et plus molle, le dernier requérant des élastiques de fixation pour ses effets personnels. La chef gnoussette qui clopinait sur son jarret meurtri emportait en outre deux béquilles par-dessus ses bagages afin de s’assurer un minimum d’autonomie une fois son pied valide mis à terre. Cela lui donnait un air de rescapée des avatars de la route qui n’échappa à personne. Les gnous solidaires et complaisants tentèrent de contribuer au confort de leur comparse éclopée qui désirait tant bien que mal se remettre de ses émotions alpines.
Les préparatifs accomplis, la chef gnoussette s’étant déclarée enchantée de sa condition, de sa selle et de sa position, nous prîmes la route avec la ferme intention de profiter des températures printanières et du soleil généreux du Nevada.
Un dernier arrêt avant la frontière de l’état nous permit de faire le plein dans une station-service-casino ou quelques habitués jouaient leurs mises sur un « bandit manchot ». Ce nom familier fût donné par les chercheurs d’or aux machines à sous en raison du fameux levier qui permettait autrefois de l’actionner, et partant d’avaler les rares pépites qu’ils avaient ramenées en ville.
Après un fugace passage par l’Arizona, nous entrâmes dans l’Utah, patrie des Mormons. Notre premier parc, le Zion National Park, est connu pour ses gorges profondes et ses défilés étroits. Le plus beau d’entre eux est interdit à toute circulation et ne se découvre qu’en autobus. C’est mal connaître l’esprit des gnous que de penser qu’ils vont mettre pied à terre pour se conformer à un règlement aussi pusillanime qu’inutile. Si c’est interdit, cela n’en est que plus intéressant. Papa Gnou n’écoutant que son courage intima à Mc Gnou l’ordre de prendre la tête de la colonne afin d’enfreindre la loi et de découvrir sur nos machines les merveilles du parc. La colonne se mit en route sur la pointe de ses sabots, croisant force autobus de touristes médusés qui se demandaient comment nous avions obtenu le laisser-passer. Il est vrai que nos tenues bigarrées ne nous faisaient pas passer inaperçus au pays de l’oncle Sam.
Nous poursuivîmes ainsi notre chemin prenant dans nos casques nos airs les plus innocents. Espérant contrevenir en toute impunité, nous fîmes une pause au fond du canyon afin d’admirer les splendeurs de ces concrétions qui nous dominaient de leur splendeur altière. Nous revînmes ensuite sur nos pas, espérant ne pas être importunés par quelque garde pointilleux soucieux de rétablir un ordre aussi futile que superflu en nous infligeant quelque remontrance à la hauteur des insignes qu’il porte sur son uniforme. Notre saint ange gnou ne nous abandonna pas et une fois notre forfait accompli, nous pûmes reprendre la route sans avoir à faire à la maréchaussée. Nous sortîmes du Parc de Zion, les yeux pleins de rêve et le cœur empli de souvenirs et ralliâmes le Zion Mountain Resort avant la nuit. Un grand chalet de rondins nous attendait. Bien qu’équipé de 10 lits, sa configuration ne nous satisfit pas entièrement, chacun ne pouvant partager la chambre de sa chacune en toute tranquillité. Filougnou et sa gnoussette prirent leurs quartiers dans un chalet séparé mais tranquille quoique dénué d’eau chaude, ce qui les força à déménager derechef.
Nous nous retrouvâmes tous au restaurant du village afin d’y déguster un steak de bison dont la tendresse exceptionnelle tranchait avec l’aspect redoutable de l’animal.
Nous nous retirâmes ensuite satisfaits et heureux dans nos quartiers nocturnes, impatients de savoir ce que la journée du lendemain nous réserverait.
Nous passâmes au chapitre accessoires, l’un exigeant quelque coffre supplémentaire, l’autre une sacoche de réservoir, le troisième une selle plus haute et plus molle, le dernier requérant des élastiques de fixation pour ses effets personnels. La chef gnoussette qui clopinait sur son jarret meurtri emportait en outre deux béquilles par-dessus ses bagages afin de s’assurer un minimum d’autonomie une fois son pied valide mis à terre. Cela lui donnait un air de rescapée des avatars de la route qui n’échappa à personne. Les gnous solidaires et complaisants tentèrent de contribuer au confort de leur comparse éclopée qui désirait tant bien que mal se remettre de ses émotions alpines.
Les préparatifs accomplis, la chef gnoussette s’étant déclarée enchantée de sa condition, de sa selle et de sa position, nous prîmes la route avec la ferme intention de profiter des températures printanières et du soleil généreux du Nevada.
Un dernier arrêt avant la frontière de l’état nous permit de faire le plein dans une station-service-casino ou quelques habitués jouaient leurs mises sur un « bandit manchot ». Ce nom familier fût donné par les chercheurs d’or aux machines à sous en raison du fameux levier qui permettait autrefois de l’actionner, et partant d’avaler les rares pépites qu’ils avaient ramenées en ville.
Après un fugace passage par l’Arizona, nous entrâmes dans l’Utah, patrie des Mormons. Notre premier parc, le Zion National Park, est connu pour ses gorges profondes et ses défilés étroits. Le plus beau d’entre eux est interdit à toute circulation et ne se découvre qu’en autobus. C’est mal connaître l’esprit des gnous que de penser qu’ils vont mettre pied à terre pour se conformer à un règlement aussi pusillanime qu’inutile. Si c’est interdit, cela n’en est que plus intéressant. Papa Gnou n’écoutant que son courage intima à Mc Gnou l’ordre de prendre la tête de la colonne afin d’enfreindre la loi et de découvrir sur nos machines les merveilles du parc. La colonne se mit en route sur la pointe de ses sabots, croisant force autobus de touristes médusés qui se demandaient comment nous avions obtenu le laisser-passer. Il est vrai que nos tenues bigarrées ne nous faisaient pas passer inaperçus au pays de l’oncle Sam.
Nous poursuivîmes ainsi notre chemin prenant dans nos casques nos airs les plus innocents. Espérant contrevenir en toute impunité, nous fîmes une pause au fond du canyon afin d’admirer les splendeurs de ces concrétions qui nous dominaient de leur splendeur altière. Nous revînmes ensuite sur nos pas, espérant ne pas être importunés par quelque garde pointilleux soucieux de rétablir un ordre aussi futile que superflu en nous infligeant quelque remontrance à la hauteur des insignes qu’il porte sur son uniforme. Notre saint ange gnou ne nous abandonna pas et une fois notre forfait accompli, nous pûmes reprendre la route sans avoir à faire à la maréchaussée. Nous sortîmes du Parc de Zion, les yeux pleins de rêve et le cœur empli de souvenirs et ralliâmes le Zion Mountain Resort avant la nuit. Un grand chalet de rondins nous attendait. Bien qu’équipé de 10 lits, sa configuration ne nous satisfit pas entièrement, chacun ne pouvant partager la chambre de sa chacune en toute tranquillité. Filougnou et sa gnoussette prirent leurs quartiers dans un chalet séparé mais tranquille quoique dénué d’eau chaude, ce qui les força à déménager derechef.
Nous nous retrouvâmes tous au restaurant du village afin d’y déguster un steak de bison dont la tendresse exceptionnelle tranchait avec l’aspect redoutable de l’animal.
Nous nous retirâmes ensuite satisfaits et heureux dans nos quartiers nocturnes, impatients de savoir ce que la journée du lendemain nous réserverait.