Samedi 27 mai 2017 Les Gêts - Le monetier
Papa Gnou avait éructé: Petit Déj' à 8 heures 30.
Les Gnous se retrouvèrent donc au 3ème étage de l’hôtel, niveaux faits, repleins faits, bagages chargés sur leurs mules pour leurs premières bouchées de cette mémorable journée.
Sous un soleil sans nuage, elle s'annonçait parfaite.
Après un léger en-cas que nul n’oserait appeler repas, nous sellâmes nos montures et arrimâmes notre paquetage, rêvant de verts pâturages et de lointains horizons.
A peine sortis du garage, nos montures piaffaient déjà d’impatience à l’idée de fouler le sol alpin de leurs délicates chevilles.
Nous partîmes donc vers le sud, espérant que nos sabots trouveraient herbe à leurs pieds.
Les premiers lacets entamés, nous réalisâmes à quel point nos chères montures avaient souffert de la nuit : elles mugissaient de plaisir en attaquant les côtes, démontrant la vaillance de leur fougue et la sûreté de leurs pas.
Un léger égarement de notre leader incontesté et inestimable nous emmena après le passage de Beaufort dans un hameau répondant au doux nom d’Arrèges. Notre premier viatique n’étant plus qu’un lointain souvenir, nous nous attablâmes à la terrasse de l’hôtel Vallet qui rouvrait ses portes en ce jour pour la belle saison. La patronne, fort amène, sût allécher nos babines avec la perspective d’une terrine de lapereau aux pruneaux et d’une entrecôte au riz Pilaf. Papa Gnou rechigna aussitôt : les pommes de terres ne poussent-elles pas dans votre pays ?
Loin de se décontenancer, elle proposa à son interlocuteur une ratatouille de sa composition ce qui causa son plus grand renfrognement.
Constatant sa méprise elle enchaîna avec la suggestion de creuzots. Il s’agit de délicieuses pâtes savoyardes, ajouta-t-elle. Papa Gnou se laissa convaincre, non sans difficulté, rempli du deuil de ses pommes frites.
La terrine fût rapidement estourbie, dans l’espoir d’accélérer l’arrivée de l’entrecôte qui ne se fit pas prier. Notre chef incontesté attaqua aussitôt sa viande dont l’accompagnement de blé dur manquait encore. Lorsque celui-ci arriva, il fil la moue, goûta et délégua à Charmingnou la tâche d’engloutir ce mets savoyard inconnu qui aurait mieux fait de le rester. Il confisqua par contre sa portion de riz Pilaf qui lui parut aussitôt bien plus délectable.
Après avoir dégusté une portion de Fromage de Beaufort qualifié de tuerie par la patronne, nous nous remîmes en selle at décidâmes de nous élancer dans le col du boudin qui surplombait notre halte inattendue.
Un paysage sublime se déroula sous nos sabots : une route étroite à peine bitumée nous amena après force lacets au sommet d’où nous découvrîmes un paysage d’une beauté incomparable.
Le col du boudin fût suivi du col des prés dont la beauté n’avait rien à envier à son prédécesseur.
Nous descendîmes ensuite vers la vallée, et après avoir longé un lac artificiel presque vide, nous retrouvâmes sur une effrayante route à quatre bandes d’un ennui inénarrable. Un deuxième égarement nous fit rater le col de la colombe et nous dûmes longer cette route infâme et malodorante jusqu’à Saint-Michel de Maurienne, avant de pouvoir à nouveau nous élancer vers des cols altiers et inatteignables pour le commun des mortels. Dans la montée vers le col du télégraphe, Mc Gnou se retrouva derrière une Alfa-Romeo quadrifoglio qu'il entreprit de dépasser. Le chauffeur passa un rapport plus court et accéléra autant qu'il pût pour contrecarrer la manœuvre. La longue ligne droite permit à Mc Gnou de passer sans mal. Papa Gnou y parvint également, mais le chauffeur fit un doigt d'honneur à Petit Gnou lorsqu'il alluma son clignoteur. Il y renonça aussitôt pour éviter tout problème. Les lacets s'enchaînèrent jusqu’au sommet, réjouissant les moteurs de nos machines qui rugissaient de plaisir à la sortie de chaque courbe en en redemandant.
La montée vers le tunnel du Galibier fût l’apothéose de cette mémorable journée, car elle nous conduisit directement dans l’élément aussi craint que révéré des gnous : la poudre blanche d’altitude qu’ils retrouvent invariablement, quelles que soient les latitudes de leurs transhumances.
CFO Gnou commençait à accuser quelques signes de fatigue, prétendant que le cœur n’y était pas et et que ses aptitudes n’étaient pas à la hauteur du relief que nous arpentions.
Aussitôt arrivés au Monetier, il s’allongea dans l’attente de son dernier repas du jour, supposé reconstituer ses forces et restaurer son courage légendaire.
Le petit restaurant en face de l’hôtel du choucas fit merveille et anima nos papilles avec un savoir-faire impressionnant : l’os à moelle était divin, les ravioles d’écrevisses sublimes et le moelleux au chocolat parfaitement inattendu dans un pays connu pour son incapacité à travailler le fuit du cacao.
Un triple Lalande de Pomerol de 2010 et un Marc de Mondeuse mirent un terme liquide à cette merveilleuse journée dont le déroulement inattendu nous avait éblouis.
Les Gnous se retrouvèrent donc au 3ème étage de l’hôtel, niveaux faits, repleins faits, bagages chargés sur leurs mules pour leurs premières bouchées de cette mémorable journée.
Sous un soleil sans nuage, elle s'annonçait parfaite.
Après un léger en-cas que nul n’oserait appeler repas, nous sellâmes nos montures et arrimâmes notre paquetage, rêvant de verts pâturages et de lointains horizons.
A peine sortis du garage, nos montures piaffaient déjà d’impatience à l’idée de fouler le sol alpin de leurs délicates chevilles.
Nous partîmes donc vers le sud, espérant que nos sabots trouveraient herbe à leurs pieds.
Les premiers lacets entamés, nous réalisâmes à quel point nos chères montures avaient souffert de la nuit : elles mugissaient de plaisir en attaquant les côtes, démontrant la vaillance de leur fougue et la sûreté de leurs pas.
Un léger égarement de notre leader incontesté et inestimable nous emmena après le passage de Beaufort dans un hameau répondant au doux nom d’Arrèges. Notre premier viatique n’étant plus qu’un lointain souvenir, nous nous attablâmes à la terrasse de l’hôtel Vallet qui rouvrait ses portes en ce jour pour la belle saison. La patronne, fort amène, sût allécher nos babines avec la perspective d’une terrine de lapereau aux pruneaux et d’une entrecôte au riz Pilaf. Papa Gnou rechigna aussitôt : les pommes de terres ne poussent-elles pas dans votre pays ?
Loin de se décontenancer, elle proposa à son interlocuteur une ratatouille de sa composition ce qui causa son plus grand renfrognement.
Constatant sa méprise elle enchaîna avec la suggestion de creuzots. Il s’agit de délicieuses pâtes savoyardes, ajouta-t-elle. Papa Gnou se laissa convaincre, non sans difficulté, rempli du deuil de ses pommes frites.
La terrine fût rapidement estourbie, dans l’espoir d’accélérer l’arrivée de l’entrecôte qui ne se fit pas prier. Notre chef incontesté attaqua aussitôt sa viande dont l’accompagnement de blé dur manquait encore. Lorsque celui-ci arriva, il fil la moue, goûta et délégua à Charmingnou la tâche d’engloutir ce mets savoyard inconnu qui aurait mieux fait de le rester. Il confisqua par contre sa portion de riz Pilaf qui lui parut aussitôt bien plus délectable.
Après avoir dégusté une portion de Fromage de Beaufort qualifié de tuerie par la patronne, nous nous remîmes en selle at décidâmes de nous élancer dans le col du boudin qui surplombait notre halte inattendue.
Un paysage sublime se déroula sous nos sabots : une route étroite à peine bitumée nous amena après force lacets au sommet d’où nous découvrîmes un paysage d’une beauté incomparable.
Le col du boudin fût suivi du col des prés dont la beauté n’avait rien à envier à son prédécesseur.
Nous descendîmes ensuite vers la vallée, et après avoir longé un lac artificiel presque vide, nous retrouvâmes sur une effrayante route à quatre bandes d’un ennui inénarrable. Un deuxième égarement nous fit rater le col de la colombe et nous dûmes longer cette route infâme et malodorante jusqu’à Saint-Michel de Maurienne, avant de pouvoir à nouveau nous élancer vers des cols altiers et inatteignables pour le commun des mortels. Dans la montée vers le col du télégraphe, Mc Gnou se retrouva derrière une Alfa-Romeo quadrifoglio qu'il entreprit de dépasser. Le chauffeur passa un rapport plus court et accéléra autant qu'il pût pour contrecarrer la manœuvre. La longue ligne droite permit à Mc Gnou de passer sans mal. Papa Gnou y parvint également, mais le chauffeur fit un doigt d'honneur à Petit Gnou lorsqu'il alluma son clignoteur. Il y renonça aussitôt pour éviter tout problème. Les lacets s'enchaînèrent jusqu’au sommet, réjouissant les moteurs de nos machines qui rugissaient de plaisir à la sortie de chaque courbe en en redemandant.
La montée vers le tunnel du Galibier fût l’apothéose de cette mémorable journée, car elle nous conduisit directement dans l’élément aussi craint que révéré des gnous : la poudre blanche d’altitude qu’ils retrouvent invariablement, quelles que soient les latitudes de leurs transhumances.
CFO Gnou commençait à accuser quelques signes de fatigue, prétendant que le cœur n’y était pas et et que ses aptitudes n’étaient pas à la hauteur du relief que nous arpentions.
Aussitôt arrivés au Monetier, il s’allongea dans l’attente de son dernier repas du jour, supposé reconstituer ses forces et restaurer son courage légendaire.
Le petit restaurant en face de l’hôtel du choucas fit merveille et anima nos papilles avec un savoir-faire impressionnant : l’os à moelle était divin, les ravioles d’écrevisses sublimes et le moelleux au chocolat parfaitement inattendu dans un pays connu pour son incapacité à travailler le fuit du cacao.
Un triple Lalande de Pomerol de 2010 et un Marc de Mondeuse mirent un terme liquide à cette merveilleuse journée dont le déroulement inattendu nous avait éblouis.