Mardi 30 juin 2020 Verbier-Bonnétage
Dès l’aube la vallée d’Orsières affichait grand bleu. A l’autre solstice, nous eussions entrepris la montée au Montfort ou la descente du Vallon d’Arbi.
Nous nous étions levés de bonne heure pour préparer notre départ. Une fois les lits défaits et les chalets fermés, nous descendîmes vers le Châble dans la fraicheur ensoleillée de cette estivale matinée. L’autoroute de Martigny a Chatel-Saint-Denis ne comporta ni souci ni satisfaction particulière, si ce n’est celle de rejoindre le réseau secondaire. Cette très jolie portion d’itineraire vers Yverdon était une pépite inconnue qu’avait découvert le Tomtom de Milougnou. La région semblait être le produit des amours illegitimes entre la Gruyère et le Jura. Les bosquets frais et humides se succédaient aux paturages d’altitude, dont les grands espaces nous apportaient une bouffée d’air pur et tiède.
Nous fîmes halte dans le petit village de Becher dont les habitants se nomment les Bourlatsapis ce qui veut dire “Brûle-chapeaux” en patois local. La légende veut qu’au haut moyen-âge les habitants de Becher, en conflit ouvert avec ceux du village voisin de Vuarrens s’emparèrent de leurs chapeaux et les brûlèrent. Cette anecdote remonte au treizième siècle mais l’acrimonie persiste entre les deux villages. Le seul restaurant du patelin s’appelle également le Bourlatsapi, démontrant que le propriétaire a autant d’imagination que de suite dans les idées.
Nous déjeunâmes de délicieux steaks frites mais lorsqu’à la fin du repas Finougnou demanda quel était le nom de la présidente du gouvernement fédéral, le garçon interloqué promit de poser la question à son patron. Finougnou resta sur sa faim et sa question sur le tapis. Prenant congé, McGnou s’en fût régler l’écot au propriétaire qui lui demanda: vous voulez savoir le nom de la présidente du gouvernement? C’est une bourbine avec un nom interminable et imprononçable! Nous fûmes ainsi fixés sur l’intérêt de la population pour la politique fédérale et pour les bourbines.
Ce sobriquet péjoratif qui leur sert à désigner leurs compatriotes germanophones vient parait-il de “Buchbinder” qui signifie relieur. Les paysans de suisse allémanique effectuaient en hiver des travaux de reliure ce qui semble être l’origine de ce vocable.
Rassasiés et quelque peu somnolents, nous allâmes faire une sieste à l’orée d’un bois, le temps de nous libérer du poids de nos agapes et de recouvrer notre pétulance qui revient naturellement lorsque nous enfourchons nos machines.
Le reste de la traversée du Jura fût splendide, les verts paturages d’altitude nous donnant leur petit parfum d’herbe fraichement fauchée.
Nous arrivâmes au Moulin de l’étang à Bonnétage. Le site est splendide, mais le moulin a été remplacé par une grande batisse en bois qui rappelle étrangement les grands chalets d’appartements de Verbier.
Le lieu est connu pour sa cuisine et son étoile Michelin, mais le chef ne travaillant pas en début de semaine, nous dûmes nous contenter de la brasserie qui n’eût que le mérite de nous rassasier.
Nous nous étions levés de bonne heure pour préparer notre départ. Une fois les lits défaits et les chalets fermés, nous descendîmes vers le Châble dans la fraicheur ensoleillée de cette estivale matinée. L’autoroute de Martigny a Chatel-Saint-Denis ne comporta ni souci ni satisfaction particulière, si ce n’est celle de rejoindre le réseau secondaire. Cette très jolie portion d’itineraire vers Yverdon était une pépite inconnue qu’avait découvert le Tomtom de Milougnou. La région semblait être le produit des amours illegitimes entre la Gruyère et le Jura. Les bosquets frais et humides se succédaient aux paturages d’altitude, dont les grands espaces nous apportaient une bouffée d’air pur et tiède.
Nous fîmes halte dans le petit village de Becher dont les habitants se nomment les Bourlatsapis ce qui veut dire “Brûle-chapeaux” en patois local. La légende veut qu’au haut moyen-âge les habitants de Becher, en conflit ouvert avec ceux du village voisin de Vuarrens s’emparèrent de leurs chapeaux et les brûlèrent. Cette anecdote remonte au treizième siècle mais l’acrimonie persiste entre les deux villages. Le seul restaurant du patelin s’appelle également le Bourlatsapi, démontrant que le propriétaire a autant d’imagination que de suite dans les idées.
Nous déjeunâmes de délicieux steaks frites mais lorsqu’à la fin du repas Finougnou demanda quel était le nom de la présidente du gouvernement fédéral, le garçon interloqué promit de poser la question à son patron. Finougnou resta sur sa faim et sa question sur le tapis. Prenant congé, McGnou s’en fût régler l’écot au propriétaire qui lui demanda: vous voulez savoir le nom de la présidente du gouvernement? C’est une bourbine avec un nom interminable et imprononçable! Nous fûmes ainsi fixés sur l’intérêt de la population pour la politique fédérale et pour les bourbines.
Ce sobriquet péjoratif qui leur sert à désigner leurs compatriotes germanophones vient parait-il de “Buchbinder” qui signifie relieur. Les paysans de suisse allémanique effectuaient en hiver des travaux de reliure ce qui semble être l’origine de ce vocable.
Rassasiés et quelque peu somnolents, nous allâmes faire une sieste à l’orée d’un bois, le temps de nous libérer du poids de nos agapes et de recouvrer notre pétulance qui revient naturellement lorsque nous enfourchons nos machines.
Le reste de la traversée du Jura fût splendide, les verts paturages d’altitude nous donnant leur petit parfum d’herbe fraichement fauchée.
Nous arrivâmes au Moulin de l’étang à Bonnétage. Le site est splendide, mais le moulin a été remplacé par une grande batisse en bois qui rappelle étrangement les grands chalets d’appartements de Verbier.
Le lieu est connu pour sa cuisine et son étoile Michelin, mais le chef ne travaillant pas en début de semaine, nous dûmes nous contenter de la brasserie qui n’eût que le mérite de nous rassasier.