Samedi 5 mars 2011
wanaka - Te Anau
Après une très agréable soirée à siroter au jardin du Wanaka Springs Lodge un pinot noir passable pour 5 gnous et à peine buvable pour Tanguy, nous nous nous attendions à avoir une nuit tranquille et un départ ensoleillé. Point s'en fallut: des orages éclatèrent pendant la nuit et la pluie martela le toit du lodge avec acharnement.
Le réveil fût donc matinal et brutal. Les propriétaires du lodge s'empressèrent de nous restaurer avec force Eggs Benedict qui sont devenus notre kick start de l'aurore. Rien que du bio: des œufs pochés, du bacon, un petit pain et de la sauce hollandaise pour lubrifier le conduit pendant que le reste se fraye un chemin vers nos abysses stomacales. Bien sûr, ce régime frugal doit obligatoirement être accompagné de fruits frais, de muesli, de yaourt et de noix. Le reste est constitué de toasts et de miel, sans oublier la marmelade.
Nos bikes ont peur de nous voir arriver et les amortisseurs geignent, les pneus s'écrasent et les suspensions s'affalent. Le premier contact avec la monture est vital: si elle comprend à qui elle a à faire, elle se montre exceptionnellement docile.
Raoul, toujours en selle pendant que les autres terminent leur frugale collation matinale, déposent leur bilan bien mérité ou s'acharnent à fermer leurs coffres a pu profiter d'une demi heure d'attente bien méritée. Tanguy qui voulait à tout prix fermer la marche profita de la même attente, mais dans sa chambre.
Le temps n'étant pas de la partie, nous nous équipâmes en conséquence dès le départ: tenue de pluie, fleece etc.
Bien sûr, quelques kilomètres plus loin, le soleil fit son apparition, provoquant la laborieuse et pénible disparition des imperméables.
Nous attaquons la route des lacs, sous un grand soleil. Au programme: Lake Wakaipu et Lake Te Anau. Des lacs immenses de plus de 50 km de long avec des routes magnifiques sur les berges. Ca monte, ça virole, ça descend, ça s'en va, ça revient dans une végétation méditerranéenne de grand beauté. Très peu de kiwis sur le routes, ce qui nous épargne de laborieuses manoeuvres de dépassement. Bien que ce ne soit pas notre destination finale, nous sommes allés jusqu'au bout du lac Wakaipu dans la petite ville de Glenorchy. Il s'agit d'un cul de sac ou nous nous rassasions entre autres de Salades César et de moules au lèvres vertes immenses et délicieuses.
Après cette halte de bon aloi, nous enfourchons à nouveau nos bécanes, car la fièvre du bitume nous gagne. Les paysages sont toujours aussi idylliques, et nous nous arrêtons de nombreuses fois pour en profiter au maximum.
La dernière partie du voyage manque plus de charme: la température tombe à 5°C et le soleil se voile. Finis les lacs, nous voici sur une nationale assez plane et rectiligne.
Arrivés au terme de notre étape, nous sommes récompensés de notre fatigue et de notre résistance au froid. Le lac Te Anau est une pure merveille: les jeux d'ombres et de lumières qui se mirent sur les flots font briller la surface de mille feux. Les nuages créent des nappes de lumières qui semblent brossées par un artiste impressioniste austral.
Le lodge Fiordland porte bien son nom: il fait face à un archiupel de Fjords inaccessibles et fascinants que nous découvrirons demain en allant à Milford Sound. Un excellent diner nous y attend servi par Delphine, une française en stage ici qui aimerait y donner des cours de français. Nous sommes étonnés que l'on apprenne et enseigne le français en Nouvelle-Zélande, mais la Nouvelle-Calédonie n'est pas bien loin.