Ballade des Gnous motards,
fringants et beau portant
Nous sommes les Gnous motards, fringants et beau portant ,
Hâbleurs , arsouilles et fiers de nos quelques printemps,
Bons vivants, élégants, véloces et courageux
Sveltes, bavards et vifs, jeunes, nobles et preux
Voici les Gnous motards, fringants et beau portant,
Aventuriers dans l’âme, affrontant tous les temps.
Modestie : peu ou prou. Ils ont nom : coeurs de loup.
Papagnou : le grigou ; Charmingnou : carcajou
Le gorfou : Petitgnou ; Macgnou le sapajou
Milougnou : manitou ; le filou: Finougnou
Voilà les Gnous ringards, charmants et résilients ,
Par monts, vaux, gués, bayous et lacets virevoltants.
Casqués, bottés, gantés, tout de cuir équipés,
Le port de chevalier au coeur d’acier trempé,
Aussitôt élancés, ils roulent à vive allure
Essorent leurs poignées, se jouant des voitures.
Ils sont des Gnous tocards, vaillants et flamboyants,
et sont infatigables de l’aube au couchant.
Ecraseurs de pandores , pourfendeurs de gabelous ,
Leurs gommes ne redoutent ni cailloux ni les clous.
Ils n’ont pas froid aux yeux et jamais ne caponnent
Si parfois ils dérapent, les piétons se cramponnent.
Ce sont des Gnous chauffards, migrants et houligans,
Toujours en quête de virolos envoutants.
Au cas où une ondée ferait apparition
Ne comptez pas sur eux pour faire contrition
Ils s’arrêtent aussitôt, enfilent leurs parkas
Afin de protéger leurs dermes délicats.
Ils ne redoutent pas de rentrer grelottants :
Car Ils sont Gnous soudards , fermes et endurants.
Quand l’astre à l’horizon se couche doucement,
Ils se dirigent vers leur nouveau campement,
Arrivent tout crottés, des bottes au séant
au désenchantement du maître de céans.
Morbleu ces Gnous hagards, fumants et terrifiants
Lorsque tombe le soir, sont bien moins ragoutants.
Leurs bagages défaits ils vont dégoulinants
Maculer le parquet de l’hôte fulminant
et s’enregistrent enfin auprès du plumitif
Rêvant d’un bon bain chaud et d’un apéritif.
Voici les Gnous boyards, puants et exigeants,
Qui à leur arrivée sont vraiment crucifiants.
Ils ont en général parcouru des distances
Qui n’ont aucun rapport avec leur résistance
Fourbus, vannés, moulus, ils parlent haut et fort
Les tympans assourdis par autant d’inconfort.
Vraiment ces Gnous criards, riants et pétulants,
ont totalement perdu leurs oreilles d’antan.
Quand enfin rafraichis, descendus pour diner
Ils se font expliquer tous les plats cuisinés
Le serveur ébahi avoue sa confusion
Et s’enfuit à l’office au bord de l’explosion.
Comment ! Ces Gnous bavards, gourmands et sémillants,
Pour lire le menu, leur faut-il tout ce temps ?
Lorsque le sommelier arrive à la rescousse
Il ignore encore qu’il va prendre une secousse
Finougnou, l’oenologue exige un Saint Julien :
« Si vous n’en avez pas, alors ce sera …. rien ! »
Ce sont des Gnous soiffards, pédants et impétrants :
Jamais ils ne boiront un piètre remontant.
Lorsqu’ils ont descendu une caisse de bouteilles,
Les gnous doivent avouer qu’ils ont un peu sommeil.
Tous avinés, ils se retirent en titubant
Et montent à leurs quartiers riant comme des forbans
Fiers d’être Gnous fendards , jusants et jubilants,
Ils vont le ventre plein, se coucher en rotant.
Le lendemain matin, ils ont récupéré;
Au petit-déjeuner, ils ne sont plus bourrés.
Cela vaut d’ailleurs mieux car le road-book prévoit
En une seule journée, le tour de la Savoie.
Voilà les Gnous motards fringants et beau portant
Ils n’apprennent jamais rien mais ils sont épatants.