Mercredi 9 juin 2021
Olbia - Arzachena
Le lever de soleil présageait d’une journée agréable en dépit des malencontreuses prévisions météorologiques de la veille. Charmingnou, accompagné de Mc Gnou, alla prendre une prima collazione légère, faite de lard et d’œufs brouillés.
Les haut-parleurs des chambres nous rappelaient à souhait dans la langue de Dante et dans celle de Shakespeare, étrangement latinisée, que les différents débits de boisson et autres restaurants étaient disposés à nous dévaliser avant le débarquement.
Nous trouvâmes nos montures en parfaite forme: elles n’avaient pas crotté dans les garages et nous pûmes faire hurler les moteurs sans risque de déraper dans leurs déjections.
Le soleil brillait déjà haut dans le ciel lorsque le monstre d’acier nous vomit sur le quai, l’air frais fouettant nos visages encore assoupis.
Nous prîmes immédiatement la route vers notre premier point d’ancrage sarde: Tenuta Pilastru. https://www.tenutapilastru.it/en/the-estate
Charmingnou s’aperçût bien vite que son pneu arrière perdait et Petit Gnou que sa chaîne battait dans un fracas de grognements suspects. Un arrêt à la première station service s’imposait.
Papa Gnou commît son premier fait d’armes peu avant l’arrivée: à l’approche d’un rond-point précédé d’une ligne jaune, couleur inconnue de notre leader, celui-ci s’élança dans une manœuvre de dépassement interdite alors qu’un SUV des Carabinieri arrivait en face. La moto se rabattit subitement pour éviter une collision frontale avec le pandore ébahi qui en garda la bouche ouverte durant de longues secondes: il tourna la tête pour voir qui était le délinquant mais celui-ci avait disparu derrière le tournant.
Lorsque nous parvînmes dans notre havre de paix, nous allâmes prendre un sérieux petit-déjeuner, constitué de vrai café, de prosciutto crudo, d’omelette et de bon pain frais.
Milougnou et Mc Gnou sortirent ensuite pour contrôler les mécaniques qui avaient eu un matinal point d’infléchissement.
La chaîne de Petit Gnou grognait à chaque passage sur le pignon ce qui ne présageait rien de bon. On trouva les outils nécessaires en retournant les trousses et on se mit à désserrer les contre-écrous pour libérer l’axe de roue de la Yamaha qui sortant du concessionnaire avait un pneu à bout de souffle et une chaîne manifestement usée. Elle avait un point dur que nous ne pûmes adoucir en raison de l’usure d’un o-ring.
Les compères prirent contact avec les ateliers voisins pour faire réparer le matériel défaillant.
On remonta la Yamaha et on se sépara la mort dans l’âme. Papa Gnou, Milougnou et McGnou allèrent se délecter des délices de l’auberge, les autres reprenant la route avec leurs mécaniques défaillantes.
L’atelier le plus proche avait confirmé être en mesure de réparer mais une fois sur place avoua ne pas être en possession de l’indispensable kit pignon-chaîne. Il fallait aller en chercher un à Olbia.
On ne les reverrait pas de sitôt.
Vers trois heures, Charmingnou appela pour informer ses congénères du retard apporté à la réparation. Il fallait disquer la nouvelle chaîne, manifestement trop longue, adapter le maillon de fermeture, marteler les rivets etc.
La petite équipe se mit aussitôt en route pour prêter main forte au mécano qui tentait de trancher le noeud gordien.
Une fois trouvé le petit atelier ou se déroulait l’opération, Milougnou se mit en devoir d’aider le sarde à poser le clip de verrouillage du maillon récalcitrant. Las, il résistait obstinément. On décida de procéder à l’ancienne, en écrasant les têtes du maillon et en les martelant afin de sertir définitivement les ergots. Ainsi fût dit, ainsi fût fait. Il restait à retendre la roue, à resserrer les contre-écrous, à remettre les caches-pignons et demander la douloureuse. Lorsque le cher homme repondit: quarante euro, Petit Gnou ne comprit point et insista pour qu’il accepte un pourboire de 20 € à titre de dédommagement pour ses deux heures de travail.
Nous partîmes essayer l’ineffable chaîne de Petit Gnou qui tournait autour de son pignon comme le père autour du doigt de sa fille.
Nous fîmes l’impasse sur une partie du sublime programme concocté par Papa Gnou, en raison du manque de temps et de la fermeture inopinée de plusieurs routes des environs. Le paysage était splendide: les routes virevoltaient en tous sens, se jouant des collines, des criques et des vallées. Nous eûmes ainsi un excellent apéritif des journées qui allaient suivre.
Apres quatre heures de pur bonheur, nous rentrâmes dîner à l’hôtel où nous obtînmes de haute lutte une table en plein air.
Les bières dilataient autant les pupilles des narrateurs que celles des auditeurs qui changeaient tour à tour de rôle.
Après ce délicieux repas, nous décidâmes de nous coucher, non sans avoir pris une petite grappa comme somnifère.
Les haut-parleurs des chambres nous rappelaient à souhait dans la langue de Dante et dans celle de Shakespeare, étrangement latinisée, que les différents débits de boisson et autres restaurants étaient disposés à nous dévaliser avant le débarquement.
Nous trouvâmes nos montures en parfaite forme: elles n’avaient pas crotté dans les garages et nous pûmes faire hurler les moteurs sans risque de déraper dans leurs déjections.
Le soleil brillait déjà haut dans le ciel lorsque le monstre d’acier nous vomit sur le quai, l’air frais fouettant nos visages encore assoupis.
Nous prîmes immédiatement la route vers notre premier point d’ancrage sarde: Tenuta Pilastru. https://www.tenutapilastru.it/en/the-estate
Charmingnou s’aperçût bien vite que son pneu arrière perdait et Petit Gnou que sa chaîne battait dans un fracas de grognements suspects. Un arrêt à la première station service s’imposait.
Papa Gnou commît son premier fait d’armes peu avant l’arrivée: à l’approche d’un rond-point précédé d’une ligne jaune, couleur inconnue de notre leader, celui-ci s’élança dans une manœuvre de dépassement interdite alors qu’un SUV des Carabinieri arrivait en face. La moto se rabattit subitement pour éviter une collision frontale avec le pandore ébahi qui en garda la bouche ouverte durant de longues secondes: il tourna la tête pour voir qui était le délinquant mais celui-ci avait disparu derrière le tournant.
Lorsque nous parvînmes dans notre havre de paix, nous allâmes prendre un sérieux petit-déjeuner, constitué de vrai café, de prosciutto crudo, d’omelette et de bon pain frais.
Milougnou et Mc Gnou sortirent ensuite pour contrôler les mécaniques qui avaient eu un matinal point d’infléchissement.
La chaîne de Petit Gnou grognait à chaque passage sur le pignon ce qui ne présageait rien de bon. On trouva les outils nécessaires en retournant les trousses et on se mit à désserrer les contre-écrous pour libérer l’axe de roue de la Yamaha qui sortant du concessionnaire avait un pneu à bout de souffle et une chaîne manifestement usée. Elle avait un point dur que nous ne pûmes adoucir en raison de l’usure d’un o-ring.
Les compères prirent contact avec les ateliers voisins pour faire réparer le matériel défaillant.
On remonta la Yamaha et on se sépara la mort dans l’âme. Papa Gnou, Milougnou et McGnou allèrent se délecter des délices de l’auberge, les autres reprenant la route avec leurs mécaniques défaillantes.
L’atelier le plus proche avait confirmé être en mesure de réparer mais une fois sur place avoua ne pas être en possession de l’indispensable kit pignon-chaîne. Il fallait aller en chercher un à Olbia.
On ne les reverrait pas de sitôt.
Vers trois heures, Charmingnou appela pour informer ses congénères du retard apporté à la réparation. Il fallait disquer la nouvelle chaîne, manifestement trop longue, adapter le maillon de fermeture, marteler les rivets etc.
La petite équipe se mit aussitôt en route pour prêter main forte au mécano qui tentait de trancher le noeud gordien.
Une fois trouvé le petit atelier ou se déroulait l’opération, Milougnou se mit en devoir d’aider le sarde à poser le clip de verrouillage du maillon récalcitrant. Las, il résistait obstinément. On décida de procéder à l’ancienne, en écrasant les têtes du maillon et en les martelant afin de sertir définitivement les ergots. Ainsi fût dit, ainsi fût fait. Il restait à retendre la roue, à resserrer les contre-écrous, à remettre les caches-pignons et demander la douloureuse. Lorsque le cher homme repondit: quarante euro, Petit Gnou ne comprit point et insista pour qu’il accepte un pourboire de 20 € à titre de dédommagement pour ses deux heures de travail.
Nous partîmes essayer l’ineffable chaîne de Petit Gnou qui tournait autour de son pignon comme le père autour du doigt de sa fille.
Nous fîmes l’impasse sur une partie du sublime programme concocté par Papa Gnou, en raison du manque de temps et de la fermeture inopinée de plusieurs routes des environs. Le paysage était splendide: les routes virevoltaient en tous sens, se jouant des collines, des criques et des vallées. Nous eûmes ainsi un excellent apéritif des journées qui allaient suivre.
Apres quatre heures de pur bonheur, nous rentrâmes dîner à l’hôtel où nous obtînmes de haute lutte une table en plein air.
Les bières dilataient autant les pupilles des narrateurs que celles des auditeurs qui changeaient tour à tour de rôle.
Après ce délicieux repas, nous décidâmes de nous coucher, non sans avoir pris une petite grappa comme somnifère.