Mercredi 22 mai 2019 - tour du mont FUJI
Le programme de la journée accusant plus de 350 km, les gnous se levèrent de bonne heure pour prendre le petit-déjeuner et élancer leurs machines sur les routes autour du mont Fuji.
Le restaurant japonais étant complet, nous prîmes le parti de prendre un petit-déjeuner local traditionnel.
Entre soupe Miso, poisson grillé, tofu, riz blanc et thé Oolong, nous adaptâmes nos papilles à la gastronomie orientale.
Une fois les GPS installés, nous quittâmes l’hotel de Yama.
Après quelques tours de roues une déconvenue nous attendait: une route de montagne que nous avions planifiée était fermée au trafic. impossible de passer nous dit-on. Nous tentâmes de contourner l’obstacle, sans grand succès. Mc Gnou menait la colonne et dut emprunter une section d’autoroute de près de 23 km après avoir traversé Gotemba. Les gnous furent ensuite obligés de traverser Hadano, une autre ville tentaculaire incontournable. A l'arrière, les casques grommelaient ferme et les hochements de tête en disait long sur l’état d’esprit. On passa par une route fort étroite qui eût le don d’exasperer PapaGnou que les amas de feuilles et les gravillons mettaient fort à mal. Il prit du retard, s’énerva et jura dans son orange protection crânienne.
Arrivés au lac Miyagase, on décida de trouver de quoi se sustenter ainsi que d’abreuver les motos.
Nous jetâmes notre dévolu sur une brasserie au nom bien bruxellois dont l’orthographe avait été nipponisée: le Stump. Des assiettes couvertes de bœuf nous furent servies et nous repartîmes le rumen rassasié.
Papa Gnou que la diversion matinale avait fortement décontenancé, jura à Mc Gnou qu’il ne reprendrait pas le chemin de chèvre du matin pour rentrer. Il est vrai que le parcours trempé, avait été fort glissant et maculé de déchets verts malgré sa couverture relativement égale de macadam.
Un dépassement au milieu du gué avait gravé la veille un inoubliable souvenir dans son marbre cérébral: le véhicule qu’il doublait avait fait gicler sur lui une vague de deux mètres qui l’avait totalement aveuglé et rincé, alors qu’il était en pleine accélération. Le nippon aussi dépassé par les événements que par le preux motard s’était subitement arrêté dans un réflexe de panique. Milougnou le rassura en lui faisant un pouce levé.
Notre lider maximo s’était promis d’éviter ce genre de parcours, ce qui lui fût épargné. Le parcours se poursuivit sur un tracé fantastique traversant des montagnes recouvertes d’une végétation naturelle mêlée de conifères et feuilles caduques.
Au col de Higashikanji, nous croisâmes de jeunes motards qui faisaient des séances de photos genou en terre dans les lacets. Le vacarme assourdissant et les fumées d’huile de ricin envahissaient la montagne,
Au col de Tenka Chaya, nous pûmes admirer les alentours sous un prunus rose en fleur.
Nous redescendimes vers la vallée et longâmes les berges enchanteresses des lacs du Fuji: Kawaguchi, Saiko, Shoji et Motosi. Le farouche Fuji restait drapé dans sa calotte de nuages et échappait encore et toujours à notre regard. Nous le contournâmes cependant par l’ouest et gravîmes ses coteaux escarpés. La variation de température était inversément proportionnelle à l’altitude. Nous pénétrâmes dans les nuages et enfilâmes des vêtements de complément avant de redescendre vers Gotemba.
Nous rentrâmes fourbus et heureux, une heure plus tôt que la veille, ce qui nous permit de faire nos ablutions avant d’aller dîner au Bois Vert. La cuisine japonaise n’ayant pas encore établi droit de cité dans son système digestif, Papa Gnou préféra la voie la plus sûre. Le menu se composa d’une excellente terrine, d’un délicieux bouillon d’asperges, d’un succulent filet de canard cuit à basse température et surtout d’un show extraordinaire à table de préparation de crêpes flambées au Grand Marnier.