Jeudi 30 juin 2016
Tranøy Fyr - Straumen - Bodø
Le soleil arctique brilla toute la nuit sur le petit bâtiment blanc que nous occupions, gênant quelque peu notre sommeil. Pris d’une insomnie subite, Finougnou sortit vers 4 heures pour admirer le paysage et faire quelques photos.
Lorsque nous nous réveillâmes, le ciel était sans nuage, ce qui était du meilleur augure pour notre ultime étape.
N’ayant que 3 heures de route au programme, nous prîmes le petit-déjeuner à 9 heures pour être en selle à 10.
Cet ultime arrêt nous avait enchantés : Papa Gnou avait su trouver d’un lieu de charme inégalable sans chichis. Entouré d’eau à 360 degrés, le site offrait une beauté sans pareil, nous rappelant Finisterre en Galice, où nous avions également dormi à proximité d’un phare.
Celui-ci était en chômage technique en raison de la nuit polaire ; lorsque le soleil reprend sa course sous l’horizon, le vieux phare en fonte de Tranøy construit en 1936 reprend du service. Il est à présent automatisé, mais la vie continue aux alentours, grâce aux visiteurs qui animent le lieu à la belle saison.
Nous prîmes la petite route non revêtue qui conduit au phare et nous élançâmes sous le soleil qui avait réchauffé la terre au cours de notre sommeil. L’air était chaud et la température dépassait déjà les 20 degrés.
Notre première halte se fit à proximité d’un élevage de saumons ou Mc Gnou escalada le rocher pour prendre quelques clichés en plongée. Papa Gnou interjeta : « Il ne faut pas lui en vouloir de se dévouer tout le temps, chez lui c’est atavique.». Mais il demanda tout de même avec un soupçon de cynisme : « Tes enfants sont-ils comme toi ? »
Cette superbe route qui nous mena jusqu’à Straumen fût un véritable régal. Nous longions la mer en virevoltant de droite et de gauche sans nous soucier de rien d’autre que de notre béatitude.
La dernière portion du trajet était parcourue de tunnels qui nous apportaient chacun quelques minutes d’une fraicheur très appréciée. En longeant le dernier fjord, nous pûmes voir que notre container avait repris sa place entre la route et la mer.
A peine arrivés à proximité de notre chère boite à motos, notre transitaire arriva à notre rencontre. Les formalités furent expédiées et le plomb sauta instantanément.
Mc Gnou se réjouit de retrouver à l’intérieur la deuxième clé de sa moto qui avait renoncé à cette grande boucle nordique pour se délasser toute une semaine sur le sol.
Ayant un train à prendre, nous nous activâmes aussitôt. Il est vrai qu’après plusieurs années à bourlinguer avec notre matériel nous avons pris de l’expérience et même une certaine sérénité lorsqu’il est l’heure de charger et surtout d’arrimer notre matériel roulant. Nous avons aujourd’hui tolus les accessoires nécessaires : sangles, Oxfords pour nos guidons, infâmes racagnacs que Papa Gnou refuse obstinément de manipuler de peur de se faire mordre, sacs à bagages confectionnés par Milougnoussette etc. Nous parvenons aujourd’hui à réaliser l’opération en 1 h 30 alors qu’il nous en fallut près de 4 lors de notre premier voyage.
Papa Gnou referma les portes du container et le plomb fût posé, après quoi nous prîmes un taxi pour Fauske où nous achetâmes des billets de train pour Bodø.
Cet ultime trajet le long de la mer fût délectable. Le soleil se reflétait de mille feux sur l’océan, ce qui plongea notre troupe dans une léthargie dont la profondeur était proportionnelle à la splendeur de la nature.
Lorsque nous descendîmes du train, Papa Gnou voyant Mc Gnou surchargé de bagages, lui porta une main secourable en prenant en charge sa valise à roulettes.
Nous marchâmes 1 km jusqu’à notre hôtel et prîmes une douche bien méritée.
Nous dînâmes de viande de baleine et de saumon frais sur le port, servis par une charmante serveuse très souriante qui parlait parfaitement l’anglais.
Fourbus mais heureux nous nous couchâmes ensuite avec la satisfaction du devoir accompli.