Mercredi 5 avril 2023 Fiambala - Villa Union
En raison de notre retour tardif des thermes, nous avions décidé de prendre le petit-déjeuner à 9 heures. Le soleil baignait l’atrium de l’Abaucan ce qui lui donnait une teinte ocre du plus bel effet.
Afin de ne pas faire le plein de carburant trop souvent, nous renonçâmes à passer par la station service de Fiambala. Il y en avait paraissait-il une autre à Campanas à 100 km de là. La règle fondamentale des gnous avait été bafouée mais cela nous semblait véniel. Sans emprunter un nouveau sens unique, nous prîmes la route du sud. Le temps était clément et le revêtement de bonne qualité mais les courbes étaient rares.
Nous prîmes la route 60 jusqu’à Tinogasta, puis la 11. Arrivés à Campanas, nous cherchâmes la station-service renseignée mais il n’y avait pas l’ombre d’un pompiste. Nous allâmes à la deuxième adresse que Google maps avait en mémoire, mais il n’y avait qu’un petit édicule en blocs de béton et un carport. McGnou salua la personne qui s’y trouvait et demanda s’il avait de l’essence. Il répondit affirmativement et continua de servir les clients qui étaient venus acheter des vivres.
Lorsqu’on voulut bien s’occuper de nous, nous commandâmes 15 litres de super par moto.
Un jeune homme arriva avec un entonnoir et deux bidons en plastique: un de 5 litres et un de dix. Il en vida la contenu dans le réservoir de McGnou et disparut. Il revint rapidement avec 15 litres supplémentaires pour Charmingnou et ainsi de suite.
Nous nous aventurâmes ensuite dans son échoppe qui faisait environ 12 m2. Nous demandâmes du coca-cola, des cacahuètes et des biscuits car il nous semblait que nous ne trouverions rien d’autre à nous mettre sous la dent dans un rayon de 100 km.
Tonygnou demanda si par hasard ils avaient du pain et étaient en mesure de préparer des jambon-beurre. Aussitôt dit, aussitôt fait et nous emportâmes nos victuailles pour aller les déguster dans un cadre plus bucolique.
La route se poursuivit; la 11 était en bon état mais elle était parsemée de gués. Le gouvernement argentin semble préférer construire les routes sans pont, ce qui réduit sensiblement l’investissement. Lorsqu’il fait mouillé , le gué - appelé “baden” qui provient de l’arabe “batin” signifiant sol humide - est sous eau et l’automobiliste téméraire peut essayer de le franchir s’il ne lui semble pas trop profond.
Lorsqu’il fait sec, le cours d’eau abandonné dans le gué force grenailles de différentes tailles ce qui requiert attention et suspension des motards. Bernagnou s’essaya au franchissement des passages difficiles debout, ce qui lui procura autant de frayeurs que de fierté: il n’était pas tombé.
Nous eûmes plusieurs gués en eau à franchir. Les gnous debout serraient les fesses et ça passait, malgré les pneus chinois dont le loueur avait équipé nos engins.
A Guandacol, nous empruntâmes la E40 qui jouissait de ponts pour franchir les rivières.
Sur la fin du trajet, nous nous délectâmes de la Cuesta de Miranda qui offrait un paysage sorti tout droit du Nevada. Nous nous imaginions voir Lucky Luke apparaître avec sa silouhette caractéristique au détour du chemin.
Une petite chapelle dédiée à la vierge de Luten, patronne du chemin fût l’occasion de faire une halte. De jolis cactus décoraient les abords de l’oratoire.
Tonygnou s’était positionné à un endroit stratégique pour photographier les gnous en pleine action.
Nous parvînmes à l’hôtel Cuesta de Miranda en fin d’après-midi. Un employé de l’hôtel nous conduisit à la Quinta Privada que nous avions réservée pour deux nuits. Cette maison devait appartenir au propriétaire de l’hôtel. Elle offrait un grand jardin, une piscine et des garages pour nos motos. Elle pouvait loger 10 personnes dans 3 chambres. Nous pûmes ainsi nous installer confortablement.