Samedi 25 juin 2022 - Siglufjördur
Les différentes options retenues pour cette journée de relâche nous lâchaient l’une après l’autre. Les autogyres et autres aéronefs resteraient aux vaches, les kayaks ne dévaleraient pas les torrents et les 4x4 resteraient au garage. Nous en étions réduits à découvrir les charmes de Siglufjördur. Nous commençâmes par le musée du hareng. Les norvégiens avides de profits rapides virent dans les eaux poissonneuses d’Islande une belle opportunité de transformer l’île en usine à poisson.
Le musée local du hareng est paraît-il le premier au monde. Nous avions l’infinie chance de ne pas nous trouver en face du 2ème ! |
Sur ce dock sous abri, nous apprîmes que le hareng avait sorti l’Islande du moyen-âge, de la misère et de la disette qui avait été son lot depuis sa colonisation par les moines vikings. Nous balladant sur le port, nous constatâmes que beaucoup d’eau avait coulé dans le fjord: les milliers de tonneaux remplis de harengs saurs ne garnissaient plus les quais, la farine de poisson et l’huile n’allaient plus inonder les marchés européens et les norvégiens s’en étaient allés vaquer dans des eaux plus poissonneuses après avoir épuisé les stocks locaux. Les rares bâtiments terrestres consacrés au commerce maritime se trouvaient au fond du port et le seul bâtiment marin d’une quelconque importance était un paquebot qui faisait découvrir les mers d’Islande à ses hordes de retraités en training.
Après avoir épuisé les ressources gastro-entériques du village, nous nous rabattîmes sur les charmes nordiques de son bain chaud dans lequel nous allâmes tremper nos peaux fripées, pour y refaire une vingt-quatrième fois la géopolitique du monde. Après une sieste bien méritée, nous dînâmes d’un délicieux poisson dans un bar du port, à peine importuné par un local imbibé d’aquavit qui avait jeté son dévolu sur les seuls clients de l’estaminet.