Lundi 27 juin 2016
Sjøvegan - Bakkejord
Le soleil brilla toute la nuit sur nos cabines, les éclairant d’une pâle lumière nocturne et réchauffant l’atmosphère de ses rayons pendant le tour de l’horloge.
Sa course ininterrompue dans notre ciel amena les gnous à se réveiller spontanément bien avant l’heure fixée. Ils purent se doucher tranquillement et préparer leurs bagages.
Ils prirent leur collation sur la mer, leurs traditionnels grognements de contentement à peine couverts par le clapotis des vagues qui venaient mourir sur le ponton.
Nous laissâmes Sjovegan sous une lumière presqu’aveuglante à laquelle nous n’étions plus habitués. La nature luxuriante offrait des paysages d’une splendeur et d’une variété sans égal. La mer scintillait de tous les feux de notre astre, lui donnant l’apparence du firmament par une sombre nuit sans lune.
Nous longeâmes des bras de mer dans ce paysage quasi inhabité ou un village est une succession de quelques maisons de pêcheurs alignées le long de la grand-route, avec de l’autre côté des garages à bateaux le long de l’eau.
Lorsque nous fîmes notre première halte, Charmingnou pût s’informer sur le misérable sort des saumons qui sont ici atteints de MST. Il fût fort ému à l’idée que ces animaux si délicieux puissent attraper des maladies vénériennes. Nous eûmes droit à un rapport circonstancié sur les mesures à prendre par les pêcheurs de tout poil pour éviter de propager la pandémie dans d’autres coins de l’archipel : faire sécher les hameçons et les lignes après emploi, désinfecter les récipients etc. Cette page de biologie vétérinaire fût très bénéfique à la compréhension du biotope le long duquel évoluent nos montures. Nous convînmes qu’en cas de collision entre un saumon et une de nos motos, nous désinfecterions cette dernière des pneus au guidon, afin d’éliminer tout risque de contamination d’un autre saumon qui serait percuté ultérieurement par la même moto.
Notre deuxième halte fût moins scientifique : nous avisâmes en contrebas de la route une adorable maison de bois sur le rivage. Elle semblait avoir été récemment habitée et nous nous allongeâmes sur un rocher baigné de soleil.
Un crissement de pneus le long de la route en surplomb et un violent coup de klaxon nous sortirent de notre torpeur. Nous étions confrontés à un indigène motorisé qui semblait fort mécontent que l’on empiétât sur une propriété privée. Charmingnou parvint à le décontenancer en passant à un sujet qui n’avait rien à voir avec l’ire de son interlocuteur. « You live in paradise » lui dit-il. Cette assertion, pour correcte qu’elle était, désamorça la colère du troll qui se contenta de répliquer : « For one day or two maybe ! » et disparût aussitôt dans sa masure.
Nos réservoirs et nos rumens criant famine de concert, nous nous mîmes à la recherche de victuailles et de carburant. Comme à son habitude dans ces circonstances, la bande de gnous ralentit substantiellement l’allure afin d’économiser le précieux liquide, ce qui lui valut de subir les quolibets de deux gastéropodes goguenards fort peu amènes qui persiflèrent en les dépassant par la droite sur l’accotement.
Un peu plus tard, un nouveau chassé-croisé intervint lorsque Milougnou obliqua à gauche après avoir repéré une pompe à essence qui semblait dater de la bataille de Narvik, pour autant que l’on fasse abstraction de son lecteur de cartes de crédit qui semblait à peine moins cacochyme.
Ne saisissant pas la manœuvre, Finougnou poursuivit sa route et se retrouva subitement seul. En gnou isolé et aguerri, il rebroussa chemin avec tant de célérité qu’il passa à hauteur de ses petits camarades sans les voir.
Ayant vu la brebis orange se fourvoyer derechef, Mc Gnou s’élança à sa poursuite afin de lui expliquer l’homérique situation d’égarement dans laquelle il se trouvait. Lorsque la troupe fût à nouveau rassemblée, Papa Gnou eut une idée de génie : constatant l’inexistence totale de restaurants dans la région et la présence vérifiée d’une Coop à une vingtaine de pas, il proposa un pique-nique.
Trois gnous partirent faire l’acquisition des plus élémentaires victuailles nécessaires à ce frugal festin : Pain, beurre, parmesan ( ?!?) jambon, Philadelphia, salade de carottes et de betteraves rouges, tomates, pêches et surtout un yogourt complet à la crème et aux fraises fraiches et quatre yogourts maigres à la Granola (re-?!?) ce qui prouva qu’un seul gnou peut au mépris de sa propre anatomie prendre soin de la ligne de 4 congénères.
Ce viatique fût dégusté dans un petit sentier creux à l’ombre des bouleaux au milieu de coléoptères dont un exemplaire parcourut la culotte de Milougnou. Les gnous n’étant pas de brillants entomologistes, ils en profitèrent pour parfaire leurs connaissances en observant le mode fascinant de locomotion de cette chenille qui peut élancer plus de 2/3 de son corps dans le vide sans perdre son équilibre et prendre successivement la forme d’un I, d’un U, d’un J, d’un S ou même d’un Ω, démontrant si besoin est, que ce petit être si fragile mais d’une intelligence suprème, maitrise aussi bien l’alphabet grec que latin.
Nous arrivâmes tôt à Bakkejord ou nous pûmes apprécier la superbe maison d’hôtes réservée par Papa Gnou et nous délasser au soleil en admirant un paysage sublime de montagnes enneigées, de forêts, de bras de mer et de côtes. Charmingnou mit ce temps à profit pour prendre un bain de mer à 9,5*C.
Sa course ininterrompue dans notre ciel amena les gnous à se réveiller spontanément bien avant l’heure fixée. Ils purent se doucher tranquillement et préparer leurs bagages.
Ils prirent leur collation sur la mer, leurs traditionnels grognements de contentement à peine couverts par le clapotis des vagues qui venaient mourir sur le ponton.
Nous laissâmes Sjovegan sous une lumière presqu’aveuglante à laquelle nous n’étions plus habitués. La nature luxuriante offrait des paysages d’une splendeur et d’une variété sans égal. La mer scintillait de tous les feux de notre astre, lui donnant l’apparence du firmament par une sombre nuit sans lune.
Nous longeâmes des bras de mer dans ce paysage quasi inhabité ou un village est une succession de quelques maisons de pêcheurs alignées le long de la grand-route, avec de l’autre côté des garages à bateaux le long de l’eau.
Lorsque nous fîmes notre première halte, Charmingnou pût s’informer sur le misérable sort des saumons qui sont ici atteints de MST. Il fût fort ému à l’idée que ces animaux si délicieux puissent attraper des maladies vénériennes. Nous eûmes droit à un rapport circonstancié sur les mesures à prendre par les pêcheurs de tout poil pour éviter de propager la pandémie dans d’autres coins de l’archipel : faire sécher les hameçons et les lignes après emploi, désinfecter les récipients etc. Cette page de biologie vétérinaire fût très bénéfique à la compréhension du biotope le long duquel évoluent nos montures. Nous convînmes qu’en cas de collision entre un saumon et une de nos motos, nous désinfecterions cette dernière des pneus au guidon, afin d’éliminer tout risque de contamination d’un autre saumon qui serait percuté ultérieurement par la même moto.
Notre deuxième halte fût moins scientifique : nous avisâmes en contrebas de la route une adorable maison de bois sur le rivage. Elle semblait avoir été récemment habitée et nous nous allongeâmes sur un rocher baigné de soleil.
Un crissement de pneus le long de la route en surplomb et un violent coup de klaxon nous sortirent de notre torpeur. Nous étions confrontés à un indigène motorisé qui semblait fort mécontent que l’on empiétât sur une propriété privée. Charmingnou parvint à le décontenancer en passant à un sujet qui n’avait rien à voir avec l’ire de son interlocuteur. « You live in paradise » lui dit-il. Cette assertion, pour correcte qu’elle était, désamorça la colère du troll qui se contenta de répliquer : « For one day or two maybe ! » et disparût aussitôt dans sa masure.
Nos réservoirs et nos rumens criant famine de concert, nous nous mîmes à la recherche de victuailles et de carburant. Comme à son habitude dans ces circonstances, la bande de gnous ralentit substantiellement l’allure afin d’économiser le précieux liquide, ce qui lui valut de subir les quolibets de deux gastéropodes goguenards fort peu amènes qui persiflèrent en les dépassant par la droite sur l’accotement.
Un peu plus tard, un nouveau chassé-croisé intervint lorsque Milougnou obliqua à gauche après avoir repéré une pompe à essence qui semblait dater de la bataille de Narvik, pour autant que l’on fasse abstraction de son lecteur de cartes de crédit qui semblait à peine moins cacochyme.
Ne saisissant pas la manœuvre, Finougnou poursuivit sa route et se retrouva subitement seul. En gnou isolé et aguerri, il rebroussa chemin avec tant de célérité qu’il passa à hauteur de ses petits camarades sans les voir.
Ayant vu la brebis orange se fourvoyer derechef, Mc Gnou s’élança à sa poursuite afin de lui expliquer l’homérique situation d’égarement dans laquelle il se trouvait. Lorsque la troupe fût à nouveau rassemblée, Papa Gnou eut une idée de génie : constatant l’inexistence totale de restaurants dans la région et la présence vérifiée d’une Coop à une vingtaine de pas, il proposa un pique-nique.
Trois gnous partirent faire l’acquisition des plus élémentaires victuailles nécessaires à ce frugal festin : Pain, beurre, parmesan ( ?!?) jambon, Philadelphia, salade de carottes et de betteraves rouges, tomates, pêches et surtout un yogourt complet à la crème et aux fraises fraiches et quatre yogourts maigres à la Granola (re-?!?) ce qui prouva qu’un seul gnou peut au mépris de sa propre anatomie prendre soin de la ligne de 4 congénères.
Ce viatique fût dégusté dans un petit sentier creux à l’ombre des bouleaux au milieu de coléoptères dont un exemplaire parcourut la culotte de Milougnou. Les gnous n’étant pas de brillants entomologistes, ils en profitèrent pour parfaire leurs connaissances en observant le mode fascinant de locomotion de cette chenille qui peut élancer plus de 2/3 de son corps dans le vide sans perdre son équilibre et prendre successivement la forme d’un I, d’un U, d’un J, d’un S ou même d’un Ω, démontrant si besoin est, que ce petit être si fragile mais d’une intelligence suprème, maitrise aussi bien l’alphabet grec que latin.
Nous arrivâmes tôt à Bakkejord ou nous pûmes apprécier la superbe maison d’hôtes réservée par Papa Gnou et nous délasser au soleil en admirant un paysage sublime de montagnes enneigées, de forêts, de bras de mer et de côtes. Charmingnou mit ce temps à profit pour prendre un bain de mer à 9,5*C.