Dimanche 19 mai 2019 : Bruxelles -Tokyo
Compatibilité chérie: que de crimes n’aurait-on commis pour te posséder?
La veille du grand départ des gnous pour l’empire du soleil levant, Petit Gnou avait donné la main de son adorable fille Nat à Jipé, son deuxième gendre de rêve. Tous les gnous conviés à la fête s’étaient réjouis pendant des mois de ces agapes dans le cadre merveilleux de la belle famille qui reçut avec gentillesse, goût et faste.
La soirée endiablée se poursuivit tard dans la nuit mais les trois compères qui s’envolaient une poignée d’heures plus tard firent en sorte que leur poing en continssent suffisamment pour être d’aplomb et de bonne humeur à l’aube.
Les partants et ceux qui s’étaient résignés à rester au bercail avaient échangé leur joie de partir et leurs raisons de rester. Les obligations professionnelles, les santés défaillantes, les inquiétudes de devoir rouler à gauche et moult autres considérations avaient pour une fois partagé la balance au lieu de l’incliner.
MilouGnou, PapaGnou et McGnou se retrouvèrent donc à Bruxelles-national des potron-minet. Leurs seules valises emportées ornaient leurs paupières, tandis que leurs effets personnels avaient trouvé place dans des sacs étanches faciles à charger sur les montures.
La complexité de l’organisation du voyage ne résidait pas tant dans les problèmes de déchiffrage hiéroglyphique des idéogrammes que dans la difficulté de se procurer des cartes imprimées et virtuelles: les bonnes cartes Michelin que PapaGnou affectionne tant pour concocter des itineraires virevoltants faisaient cruellement défaut et Garmin ne fournissait aucune carte en caractères romains utilisables sur nos GPS.
Qu’à cela ne tienne: les cartes open street maps (OSM) feraient l’affaire, pensions-nous.
Une fois les matériels virtuels échangés, nous dûment nous rendre à l’evidence: les road-books patiemment construits refusaient d’apparaître à l’écran et nous nous retrouvâmes désespérés face à un savant mélange de peignes et de lignes droites inutilisables.
Nous savions que si OSM refusait de traiter nos itinéraires, nous serions entièrement démunis face aux panneaux routiers en Kanji.
Seule l’opiniâtreté légendaire des onguligrades pourrait venir à bout de la technologie. On avait monté les cartes, chargé les itinéraires, démonté, rechargé, rien n’y fit. Chacun s’arrachait les cheveux à son pupitre sans que les GPS ne cédassent à la pression insoutenable exercée à leur endroit.
À la trentieme tentative, le vieux Zūmo 550 de McGnou déposa les armes, lui livrant les cartes les plus précises et les itinéraires exacts.
Tel Diogéne ayant troqué son tonneau pour une baignoire, il se sentit plongé dans un nippon liquide de béatitude en s’écriant EURÊKA !
Serait-il possible de copier et coller les précieuses informations coordonnées d’un appareil sur l’autre? Le jeu valait la chandelle.
Même réussite sous les yeux ébahis de McGnou qui, incrédule, ne comprenait pas comment le noeud gordien avait été tranché. Le Zūmo 660 avait cédé. Le 595 de PapaGnou plierait-il également? Après plusieurs tentatives infructueuses McGnou se rendit chez le lider maximo dans l’espoir de transformer à nouveau l’essai. Tel Dante dans son enfer, PapaGnou avait abandonné tout espoir. Seule la résignation l’habitait encore lorsque le miracle se répéta à nouveau. Les Gnous avaient vaincu le troisième sommet de la chaîne Zūmo.
Milougnou qui après 20 années de fidélité Tomtomesque, s’était enfin rallié sous la pression de PapaGnou à la famille Zūmo avait porté son choix sur le 590.
Son achat, confirmé en ligne allait lui faire atteindre le Nirvâna de la navigation, pour autant que le précieux appareil arrive à temps. Les facéties du commerce électronique en avaient décidé autrement. Renseignement pris, on lui confirma trois jours avant le départ que l’appareil n’avait pas été envoyé. Vitupérant au téléphone, il exigea que le matériel tant convoité lui parvienne immédiatement. Il lui fût promis de faire tout ce qui était possible pour qu’il puisse partir avec l’appareil.
Ce qui fût exigé fût fait, et le service courrier livra son colis le vendredi soir.
C’est à l’aéroport de Zaventem que furent installés les données permettant de vaincre le quatrième sommet de la chaîne Zūmo.
La soirée endiablée se poursuivit tard dans la nuit mais les trois compères qui s’envolaient une poignée d’heures plus tard firent en sorte que leur poing en continssent suffisamment pour être d’aplomb et de bonne humeur à l’aube.
Les partants et ceux qui s’étaient résignés à rester au bercail avaient échangé leur joie de partir et leurs raisons de rester. Les obligations professionnelles, les santés défaillantes, les inquiétudes de devoir rouler à gauche et moult autres considérations avaient pour une fois partagé la balance au lieu de l’incliner.
MilouGnou, PapaGnou et McGnou se retrouvèrent donc à Bruxelles-national des potron-minet. Leurs seules valises emportées ornaient leurs paupières, tandis que leurs effets personnels avaient trouvé place dans des sacs étanches faciles à charger sur les montures.
La complexité de l’organisation du voyage ne résidait pas tant dans les problèmes de déchiffrage hiéroglyphique des idéogrammes que dans la difficulté de se procurer des cartes imprimées et virtuelles: les bonnes cartes Michelin que PapaGnou affectionne tant pour concocter des itineraires virevoltants faisaient cruellement défaut et Garmin ne fournissait aucune carte en caractères romains utilisables sur nos GPS.
Qu’à cela ne tienne: les cartes open street maps (OSM) feraient l’affaire, pensions-nous.
Une fois les matériels virtuels échangés, nous dûment nous rendre à l’evidence: les road-books patiemment construits refusaient d’apparaître à l’écran et nous nous retrouvâmes désespérés face à un savant mélange de peignes et de lignes droites inutilisables.
Nous savions que si OSM refusait de traiter nos itinéraires, nous serions entièrement démunis face aux panneaux routiers en Kanji.
Seule l’opiniâtreté légendaire des onguligrades pourrait venir à bout de la technologie. On avait monté les cartes, chargé les itinéraires, démonté, rechargé, rien n’y fit. Chacun s’arrachait les cheveux à son pupitre sans que les GPS ne cédassent à la pression insoutenable exercée à leur endroit.
À la trentieme tentative, le vieux Zūmo 550 de McGnou déposa les armes, lui livrant les cartes les plus précises et les itinéraires exacts.
Tel Diogéne ayant troqué son tonneau pour une baignoire, il se sentit plongé dans un nippon liquide de béatitude en s’écriant EURÊKA !
Serait-il possible de copier et coller les précieuses informations coordonnées d’un appareil sur l’autre? Le jeu valait la chandelle.
Même réussite sous les yeux ébahis de McGnou qui, incrédule, ne comprenait pas comment le noeud gordien avait été tranché. Le Zūmo 660 avait cédé. Le 595 de PapaGnou plierait-il également? Après plusieurs tentatives infructueuses McGnou se rendit chez le lider maximo dans l’espoir de transformer à nouveau l’essai. Tel Dante dans son enfer, PapaGnou avait abandonné tout espoir. Seule la résignation l’habitait encore lorsque le miracle se répéta à nouveau. Les Gnous avaient vaincu le troisième sommet de la chaîne Zūmo.
Milougnou qui après 20 années de fidélité Tomtomesque, s’était enfin rallié sous la pression de PapaGnou à la famille Zūmo avait porté son choix sur le 590.
Son achat, confirmé en ligne allait lui faire atteindre le Nirvâna de la navigation, pour autant que le précieux appareil arrive à temps. Les facéties du commerce électronique en avaient décidé autrement. Renseignement pris, on lui confirma trois jours avant le départ que l’appareil n’avait pas été envoyé. Vitupérant au téléphone, il exigea que le matériel tant convoité lui parvienne immédiatement. Il lui fût promis de faire tout ce qui était possible pour qu’il puisse partir avec l’appareil.
Ce qui fût exigé fût fait, et le service courrier livra son colis le vendredi soir.
C’est à l’aéroport de Zaventem que furent installés les données permettant de vaincre le quatrième sommet de la chaîne Zūmo.
La police prépare les 20 km de Bruxelles sous la surveillance de l’architecte Lebeau