Jeudi 30 juin 2022 - Evindarholar - Keflavik
Finougnou avait eu une mauvaise nuit due à un problème digestif. Il déjeuna d’un verre d’eau et d’une demi-cracotte sous le regard marri de ses petits amis. Le temps était sec mais pas la nuit, car le top case de Milougnou était plein d’eau. Ça prouve qu’il est étanche, dit-il, seul à comprendre son assertion.
La température atteignait les 14 degrés, ce qui changeait des fjords du nord où on les comptait sur une seule main. Des véhicules tout-terrain comme on n’en voit qu’ici attendaient leurs clients pour les amener vers l’aventure qu’on leur a vendue et qui consiste en 6 portières, une garde au sol d’un demi-mètre et deux marches pour escalader la cabine. |
Peu après notre départ, le ciel se fit menaçant, puis de plus en plus agressif. De gros nuages sombres s’accumulaient au-dessus de notre route. On enfila les tenues de pluies puis on brava les éléments jusqu’à Seljalandsfoss, une cascade haute de 65 mètres que l’on peut visiter de l’avant comme de l’arrière. Une nuée d’embruns faisait un halo humide autour de cette impressionnante chute d’eau. On décida ensuite de mettre fin à la fonction de camion-citerne de McGnou et de vider les fameux jerrycans rouges qui trônaient sur son porte-bagages depuis 2.500 kilomètres. PetitGnou et PapaGnou furent les premiers et seuls servis, leur petits réservoirs ne leur laissant qu’une poignée de kilomètres d’autonomie. |
Vu l’état du tube digestif de Finougnou et l’hygrométrie ambiante, on décida de rapporter les motos chez le transitaire et de terminer la journée en automobile: il pourrait ainsi s’y reposer au cas où son indisposition venait à perdurer.
A notre arrivée, nous constatâmes que les deux voitures de location avaient disparu; La responsable nous rassura: on les a déplacés avec un Clark au fond du yard, nous dit-elle. Le programme de l’après-midi prévoyait un arrêt à Hveragerdi, ville des fleurs et un bain dans une source d’eau chaude à Reykjadalur dont Papa Gnou se réjouissait particulièrement. Il ne faut surtout pas aller à Reykjavik car c’est la ville la plus laide du monde avait-il sentencieusement ajouté. |
Finougnou étant aussi dérangé que le climat, on renonça à la fameuse promenade de deux heures à Reykjadalur qui nous aurait permis de nous rincer autant par le bas que par le haut et on se dirigea, la mort dans l’âme, vers la capitale; Le vieux port d’Harpa, les ruelles et l’ambiance de la ville dépassaient largement sa déplorable réputation. On musarda agréablement dans le parc fort animé.
Comme des petits corses, PapaGnou et Milougnou admirèrent des Reykjavikotes dansant sur une musique entraînante.
On déambula le long du lac en appréciant la douce quiétude des habitants et l’agréable température des lieux.
Point de gratte-ciels; les immeubles contemporains face à la mer et le centre commercial de Harpa avec ses vitres irisées étaient un charme pour l’oeil. Finougnou avait préféré rester sagement dans la voiture au parking, pendant que PapaGnou cherchait un restaurant sur le port avec Charmingnou. Milougnou chassait une introuvable veste Canada Goose verte XXL et McGnou un cardigan nordique chez Icewear. Les emplettes terminées, on se retrouva à Harpa. Le groupe opta pour un dîner à Keflavik et on reprit la route. |
Vous allez dormir dans les coffres-forts dans l’ancienne banque de Keflavik, avait annoncé notre leader: comme dans les capsule hotels de Tokyo.
Le Bank Guest House était un bâtiment en béton isolé qui avait accueilli les services de Landesbanki pour les militaires américains qui occupent une importante base aérienne locale. Tout le confort moderne nous y attendait: des serrures à commande numérique et une douche au bout du couloir comme dans un F1. S’il restait bien un coffre-fort avec un grand volant à la cuisine, personne n’était supposé y dormir.
Le Bank Guest House était un bâtiment en béton isolé qui avait accueilli les services de Landesbanki pour les militaires américains qui occupent une importante base aérienne locale. Tout le confort moderne nous y attendait: des serrures à commande numérique et une douche au bout du couloir comme dans un F1. S’il restait bien un coffre-fort avec un grand volant à la cuisine, personne n’était supposé y dormir.
On dîna ensuite sur le port chez Kaffi Duus. Faisant cavalier seul, McGnou choisit un teriaki de baleine sous le regard médusé de ses camarades. Lorsque la plat arriva à table, 5 paires d’yeux se déposèrent avec concupiscence sur le plat de cétacé. PapaGnou quémanda sa dîme et déclara sentencieusement que le choix était excellent. |