Dimanche 4 juin 2017 Romaneche Thorins - Colombey
La nuit fût porteuse de différents repos en fonction des dormeurs:
Papa Gnou malgré les renforts d'analgésiques ne ferma hélas pas l'oeil;
Mc Gnou mit les ronflements de Milougnou à profit pour remplir sa prosaïque tâche de chroniqueur invétéré,
Petit Gnou et Finougnou se remirent de leurs émotions en se plongeant dans une catalepsie à la mesure des émotions de la soirée,
Papa Gnou qui avait mis une heure à enfiler sa chaussure gauche, arriva au petit-déjeuner à cloche-pied, les dents serrées dans un rictus qui s'efforçait de ressembler à un sourire: BMW Assistance avait tout promis: taxi, voiture de courtoisie, etc.
On s'efforça de minimiser la portée du fâcheux incident, en se réjouissant du caractère limité de ses conséquences.
Papa Gnou nourrissait le projet un peu fou de rejoindre Colombey avec la voiture de courtoisie, poursuivant ainsi l'odyssée sur quatre roues.
On convint de se retrouver chez le grand Charles pour le diner.
Milougnou, voyant le Colonel prostré devant son téléphone portable, leva sentencieusement l'index en proposant d'aller donner un petit kiss sur le front de Papa pour le consoler. Les Gnous pouffèrent de rire et s'en allèrent lui souhaiter un bon voyage.
La troupe décimée à nouveau par l'adversité et privée de son chef s'élança sur les routes d'un train de Papa Gnou chaussé de pneus entièrement usés.
Quelques années plus tôt et en d'autres circonstances, la structure de la colonne eût été annoncée à l'O-group avec une vitesse de NINE ZERO et une densité de ONE ZERO.
Le ruban d'asphalte se déroula sous nos roues avec une régularité inconnue chez les ruminants d'Afrique. Nous arrivâmes tout juste à l'heure pour déjeuner à proximité des hospices de Beaune. La ville était illuminée de soleil, mais le coeur des gnous n'y était pas. Allions nous retrouver notre lider maximo? Notre sieste baclée au pied d'un arbre, nous reprîmes la route sans que le doute n'ait pu être levé. Peu après, le téléphone de Mc Gnou retentit dans son casque: le chef appelait.
"Impossible de rallier Colombey en voiture.... Rapatriement en avion de Lyon sur Bruxelles à 18 h 30 .... Profitez-en bien"
Ce sont les bribes de phrases que le récipiendaire de cet appel en Whatsapp parvint à ouïr.
Il en informa aussitôt ses petits camarades qui versèrent une larme de concert, pensant à la chaise vide de Papa Gnou chez le Grand Charles.
Arrivés à l'Auberge de la Montagne, nous prîmes nos quartiers et nous rendîmes sur la terrasse prendre une cervoise fraiche pour digérer l'absence de notre père putatif et spirituel, tour operator, sherpa, guide de haute montagne, hacker de Garmin et adorateur de Michelin (Cartes et accessoirement pneus)
A table, les 4 rescapés de cette escapade soignèrent leur spleen dans le homard bleu, les ris de veau et le Pomerol.
Lorsque vint le garçon pour prendre la commande des desserts, les Gnous renoncèrent à toute douceur en signe de mortification et de souvenir pour le Colonel qui eût nappé le sien d'une épaisse couche de Chantilly. L'absence de ce spectacle innénarrable avait coupé l'appétit de la tablée. Tout au plus prit-on une boisson chaude avant de prendre le chemin de la tombe du Général, pélérinage traditionnel des Gnous à Colombey. On constata que le petit cimetière s'était enrichi de quelques dépouilles supplémentaires de la famille de Gaulle, que la tombe récemment profanée avait été remise en état et que les deux gendarmes de faction dont la république avait fait l'économie avaient retrouvé le chemin de la petite guérite de surveillance.
Après être passée devant le portail de la boissière, la harde se dirigea en silence vers ses liteaux pour y prendre ses quartiers nocturnes.
Les fenêtres des chambres furent ouvertes et les gnous constatèrent que le DJ du cru ne souffrait aucunement de l'absence de notre chef; il déchaînait ses décibels qui étaient à peine estompés par la respectable distance séparant notre refuge de son assourdissant matériel. Le vacarme perdura jusqu'à l'aube.
Papa Gnou malgré les renforts d'analgésiques ne ferma hélas pas l'oeil;
Mc Gnou mit les ronflements de Milougnou à profit pour remplir sa prosaïque tâche de chroniqueur invétéré,
Petit Gnou et Finougnou se remirent de leurs émotions en se plongeant dans une catalepsie à la mesure des émotions de la soirée,
Papa Gnou qui avait mis une heure à enfiler sa chaussure gauche, arriva au petit-déjeuner à cloche-pied, les dents serrées dans un rictus qui s'efforçait de ressembler à un sourire: BMW Assistance avait tout promis: taxi, voiture de courtoisie, etc.
On s'efforça de minimiser la portée du fâcheux incident, en se réjouissant du caractère limité de ses conséquences.
Papa Gnou nourrissait le projet un peu fou de rejoindre Colombey avec la voiture de courtoisie, poursuivant ainsi l'odyssée sur quatre roues.
On convint de se retrouver chez le grand Charles pour le diner.
Milougnou, voyant le Colonel prostré devant son téléphone portable, leva sentencieusement l'index en proposant d'aller donner un petit kiss sur le front de Papa pour le consoler. Les Gnous pouffèrent de rire et s'en allèrent lui souhaiter un bon voyage.
La troupe décimée à nouveau par l'adversité et privée de son chef s'élança sur les routes d'un train de Papa Gnou chaussé de pneus entièrement usés.
Quelques années plus tôt et en d'autres circonstances, la structure de la colonne eût été annoncée à l'O-group avec une vitesse de NINE ZERO et une densité de ONE ZERO.
Le ruban d'asphalte se déroula sous nos roues avec une régularité inconnue chez les ruminants d'Afrique. Nous arrivâmes tout juste à l'heure pour déjeuner à proximité des hospices de Beaune. La ville était illuminée de soleil, mais le coeur des gnous n'y était pas. Allions nous retrouver notre lider maximo? Notre sieste baclée au pied d'un arbre, nous reprîmes la route sans que le doute n'ait pu être levé. Peu après, le téléphone de Mc Gnou retentit dans son casque: le chef appelait.
"Impossible de rallier Colombey en voiture.... Rapatriement en avion de Lyon sur Bruxelles à 18 h 30 .... Profitez-en bien"
Ce sont les bribes de phrases que le récipiendaire de cet appel en Whatsapp parvint à ouïr.
Il en informa aussitôt ses petits camarades qui versèrent une larme de concert, pensant à la chaise vide de Papa Gnou chez le Grand Charles.
Arrivés à l'Auberge de la Montagne, nous prîmes nos quartiers et nous rendîmes sur la terrasse prendre une cervoise fraiche pour digérer l'absence de notre père putatif et spirituel, tour operator, sherpa, guide de haute montagne, hacker de Garmin et adorateur de Michelin (Cartes et accessoirement pneus)
A table, les 4 rescapés de cette escapade soignèrent leur spleen dans le homard bleu, les ris de veau et le Pomerol.
Lorsque vint le garçon pour prendre la commande des desserts, les Gnous renoncèrent à toute douceur en signe de mortification et de souvenir pour le Colonel qui eût nappé le sien d'une épaisse couche de Chantilly. L'absence de ce spectacle innénarrable avait coupé l'appétit de la tablée. Tout au plus prit-on une boisson chaude avant de prendre le chemin de la tombe du Général, pélérinage traditionnel des Gnous à Colombey. On constata que le petit cimetière s'était enrichi de quelques dépouilles supplémentaires de la famille de Gaulle, que la tombe récemment profanée avait été remise en état et que les deux gendarmes de faction dont la république avait fait l'économie avaient retrouvé le chemin de la petite guérite de surveillance.
Après être passée devant le portail de la boissière, la harde se dirigea en silence vers ses liteaux pour y prendre ses quartiers nocturnes.
Les fenêtres des chambres furent ouvertes et les gnous constatèrent que le DJ du cru ne souffrait aucunement de l'absence de notre chef; il déchaînait ses décibels qui étaient à peine estompés par la respectable distance séparant notre refuge de son assourdissant matériel. Le vacarme perdura jusqu'à l'aube.