Vendredi 24 mai 2019 - de Kamikochi a Suzu
Le soleil darda ses rayons dès l’aube sur les shojis en papier de riz de notre appartement éclairant les lieux d’une lumière chaude et tamisée.
McGnou peaufina son rapport de la veille avant que les téléphones ne sortent ses congénères de leur torpeur.
La rivière Azusa promenait ses eaux limpides à travers sa vallée tranquille, sous les yeux des artistes et photographes empressés. Le pont Kappa oscillait au gré de leur progression. Après un petit déjeuner traditionnel, les gnous bouclèrent leurs paquetages afin de pouvoir prendre le taxi qui allait les emporter vers Sawando. Le concierge leur intima l’ordre d’aller au moins voir le pont et la rivière avant de partir. Une chaîne de télévision Tokyoïte interviewa le trio pour connaître les motivations de leur voyage.
Le chauffeur de taxi très affable qui redescendait dans la vallée tenta d’entamer la conversation. Arrivé à destination il parla dans son smartphone qui grésilla à notre endroit: « Où allez-vous? » demanda-t-il à McGnou. A Noto répondit-il. « Quelle distance? » Quatre cents kilomètres. Il grommela à nouveau dans le micro. Le téléphone répondit: « Les routes japonaises sont étroites, faites attention! »
Nous longeâmes d’abord la rivière Fute vers Takayama où nous visitâmes le marché matinal avec ses échoppes d’artisanat peu local et celles de fruits et légumes.
Nous pûmes acheter quelques victuailles dans un Seven Eleven afin de nous permettre de ruminer en chemin. Après une traversée bucolique et sylvestre qui fit jurer PapaGnou dans son casque, nous tombâmes sur une barrière cadenassée qui arborait: Route fermée en hiver. Nous fûmes pleins de compassion pour les pauvres bûcherons locaux dont l’hiver se poursuit jusque fin mai. Notre déconvenue fût grande car nous dûmes modifier entièrement notre itinéraire.
La situation était d’autant plus épique que chaque GPS indiquait une distance et un temps de parcours distinct, ce qui causa l’ire de Papa Gnou qui voua Garmin aux gémonies.
Nous rebroussâmes donc chemin, ne pouvant rallier Shirakawa et nous obliquâmes vers le nord.
Après Toyama, nous prîmes la route 75 qui nous amena au sommet de la péninsule de Noto. La vue y était extraordinaire et l’ascension par une route de classe 0815 absolument décoiffante. Nous prîmes un bol de nouilles et redescendimes sur la côte sud—ouest. Le jour baissant, nous accélérâmes afin d’arriver avant le crépuscule. Des paysages invraisemblables baignés de lumière du soleil et la température extérieure de 25*C rendaient le voyage parfaitement idyllique. La nature luxuriante faisait le reste.
Lorsque nous arrivâmes au Lamp no Yado, notre déconvenue fût grande d’apprendre que l’hotel n’avait aucune réservation à notre nom. Il semble qu’il y ait 2 Lamp no Yado a plus de 500km de distance.
On nous prépara cependant une chambre et trois futons pendant que nous dînions à Suzu; nous pûmes ensuite prendre possession de nos quartiers après nous être plongés dans un délicieux Onsen face à la mer.