Mardi 20 mars 2018 - Santa Cruz - Puerto de Mogan
Les instructions étaient claires: pour prendre le ferry de 8.00 heures au port de Santa Cruz, les réveils devaient sonner à 6.00 heures. Les gnous se conformèrent scrupuleusement aux instructions. Les premiers levés étaient CharminGnou et MilouGnou qui s’équipèrent avec empressement et fermèrent leurs bagages. Au moment de sortir de la chambre, l’un d’eux consulta sa montre: 5.15 heures. MilouGnou dût admettre qu’il avait désactivé les services de localisation de son téléphone, à moins qu’il n’ait oublié d’activer la mise à jour automatique du fuseau horaire local. Ils se débarassèrent fiévreusement de leurs bottes et se recouchèrent, tout de cuir vêtus.
A l’heure du rendez-vous, les gnous casqués et bottés avaient harnaché leurs montures et fait vrombir leurs moteurs. Tout semblait en ordre. Une fois sortis du garage, ils descendirent au port pour embarquer sur le ferry à destination de Gran Canaria.
Ce départ matinal était imposé par les trois conseils d’administration que Finougnou devait tenir par téléphone à 13 heures locales précises. Un départ à midi eût imposé des conseils maritimes et itinérants qui auraient perturbé les inspirations du plus sollicité des gnous.
La préposée de l’opérateur de ferries Fred. Olsen exigea de voir les cartes d’identité des gnous et les cartes d’immatriculation des motocicletas, ce qui causa la profonde perplexité des mammifères. En d’autres circonstances, une telle requête eût provoqué l’hilarité générale. Chacun se gratta le casque pour savoir où chercher les précieux documents. Dans mon top case? Ma poche intérieure gauche ? Le fond de ma fonte droite ?
La majeure partie de l’équipement soigneusement empaqueté vola sur le tarmac du port dans une bordée de jurons. Lorsque les documents récalcitrants furent enfin localisés, McGnou retourna à l’hygiaphone afin de se procurer les précieux laissez-passer.
Les gnous apprécièrent l’organisation des employés de la société norvégienne qui arrimèrent leur matériel roulant avec une efficacité toute nordique. Une sangle à droite, une autre à gauche: les lames de fond et les moutons de l’atlantique n’auraient raison ni de la statique mécanique gnousienne ni des lois de la gravitation. Newton eût éprouvé un plaisir intense devant une telle situation qui lui aurait à une autre époque épargné d’être attaqué violemment de haut en bas par un fruit apparemment inoffensif.
Le débarquement fût salué par une ondée aussi inattendue que rinçante. Les onguligrades firent halte pour enfiler leur deuxième peau.
La troupe reprit sa lente progression causée par je ne sais quelle poussée d’acné sénile qui aurait atteint prématurément la petite harde. S’agissait-il d’un subit instinct de conservation dont les gnous ont été privés dès la naissance ou au commencement de la sagesse causé par la crainte de voir se répéter les récents incidents physiologiques qui ont touché dans leur chair plusieurs d’entre eux?
La crainte se matérialisa jusque dans le choix de la destination de la pause du déjeuner. Notre chef opta pour une halte dans le village de Teror ou le ton fût rapidement donné par un représentant de l’ordre dans l’exercice des ses fonctions qui intima aux gnous médusés l’ordre de décamper du trottoir où ils avaient innocemment stationné leurs montures pour prendre une maigre pitance. Ne voulant pas quitter un lieu aussi accueillant, ils se déplacèrent vers un endroit où un autre guardia civil quelque peu plus amène leur indiqua une impasse où ils pourraient enfin stationner leurs montures. Finougnou qui devait tenir ses conseils d’administration en un lieu lui garantissant une inspiration maximale marqua son accord pour déjeuner sur une petite place de style colonial où deux établissements sommaires offraient leurs en-cas chauds et froids.
On choisit du poulet et des frites ce qui ravit les babines affamées.
L’heure fatidique ayant sonné, Finougnou alla s’isoler sur un banc public pour s’adonner á son activité solitaire pendant que les autres devisaient en dégustant force desserts et cafés,
L’ordre du jour épuisé et le soleil revenu, les destriers furent enfourchés pour s’élancer dans une nature luxuriante et montagneuse. On grimpa jusqu’a 1.500 mètres en sillonnant des canyons échancrés, des vallées verdoyantes et des cimes minérales. Tant de beauté émerveilla les gnous qui avaient déjà oublié la monotonie et les frimas du lointain plat pays.
Pour ne pas faire défaut à la devise gousienne “Paumés mais groupés” on erra, deci delà, en s’écartant bien involontairement de l’itinéraire amoureusement concocté par Papa Gnou. Les demi-tours et les arrêts dans des situations homériques ou cornéliennes n’eurent pas raison de la bonne humeur de la sizaine qui évoluait allègrement de son train de sénateur.
On fit halte dans un cadre enchanteur au bord d’un lac où le sabot droit de Papa Gnou glissa sur le sol, provoquant la chute sans gravité de la monture et de son cavalier. La pocket-bike qui gisait sur le sol fût remise sur ses pneus et on oublia l’incident.
CharminGnou qui auscultait ses gommes s’aperçut de la présence d’un corps étranger dan sla partie charnue de son pneu arrière: une belle vis autoforante y était fichée. Il tenta de faire fonctionner pour la première fois le précieux compresseur 12 Volts dont il ne se sépare jamais. Hélas, l’engin refusa de coopérer et de gonfler quoi que ce soit. Le pneu n’ayant perdu aucune pression, on décida de réparer à la prochaine station-service.
Milougnou pût faire la démonstration du paroxysme de sa compétence dans la réparation de pneus crevés. Il introduit dans l’orifice une mèche enrobé de dissolution, ce qui répara instantanément l’objet molesté.
On arriva peu après à Puerto Mogan, sorte de Saint-Tropez canari où nous pûmes prendre nos quartiers nocturnes après une journée éreintante.
A l’heure du rendez-vous, les gnous casqués et bottés avaient harnaché leurs montures et fait vrombir leurs moteurs. Tout semblait en ordre. Une fois sortis du garage, ils descendirent au port pour embarquer sur le ferry à destination de Gran Canaria.
Ce départ matinal était imposé par les trois conseils d’administration que Finougnou devait tenir par téléphone à 13 heures locales précises. Un départ à midi eût imposé des conseils maritimes et itinérants qui auraient perturbé les inspirations du plus sollicité des gnous.
La préposée de l’opérateur de ferries Fred. Olsen exigea de voir les cartes d’identité des gnous et les cartes d’immatriculation des motocicletas, ce qui causa la profonde perplexité des mammifères. En d’autres circonstances, une telle requête eût provoqué l’hilarité générale. Chacun se gratta le casque pour savoir où chercher les précieux documents. Dans mon top case? Ma poche intérieure gauche ? Le fond de ma fonte droite ?
La majeure partie de l’équipement soigneusement empaqueté vola sur le tarmac du port dans une bordée de jurons. Lorsque les documents récalcitrants furent enfin localisés, McGnou retourna à l’hygiaphone afin de se procurer les précieux laissez-passer.
Les gnous apprécièrent l’organisation des employés de la société norvégienne qui arrimèrent leur matériel roulant avec une efficacité toute nordique. Une sangle à droite, une autre à gauche: les lames de fond et les moutons de l’atlantique n’auraient raison ni de la statique mécanique gnousienne ni des lois de la gravitation. Newton eût éprouvé un plaisir intense devant une telle situation qui lui aurait à une autre époque épargné d’être attaqué violemment de haut en bas par un fruit apparemment inoffensif.
Le débarquement fût salué par une ondée aussi inattendue que rinçante. Les onguligrades firent halte pour enfiler leur deuxième peau.
La troupe reprit sa lente progression causée par je ne sais quelle poussée d’acné sénile qui aurait atteint prématurément la petite harde. S’agissait-il d’un subit instinct de conservation dont les gnous ont été privés dès la naissance ou au commencement de la sagesse causé par la crainte de voir se répéter les récents incidents physiologiques qui ont touché dans leur chair plusieurs d’entre eux?
La crainte se matérialisa jusque dans le choix de la destination de la pause du déjeuner. Notre chef opta pour une halte dans le village de Teror ou le ton fût rapidement donné par un représentant de l’ordre dans l’exercice des ses fonctions qui intima aux gnous médusés l’ordre de décamper du trottoir où ils avaient innocemment stationné leurs montures pour prendre une maigre pitance. Ne voulant pas quitter un lieu aussi accueillant, ils se déplacèrent vers un endroit où un autre guardia civil quelque peu plus amène leur indiqua une impasse où ils pourraient enfin stationner leurs montures. Finougnou qui devait tenir ses conseils d’administration en un lieu lui garantissant une inspiration maximale marqua son accord pour déjeuner sur une petite place de style colonial où deux établissements sommaires offraient leurs en-cas chauds et froids.
On choisit du poulet et des frites ce qui ravit les babines affamées.
L’heure fatidique ayant sonné, Finougnou alla s’isoler sur un banc public pour s’adonner á son activité solitaire pendant que les autres devisaient en dégustant force desserts et cafés,
L’ordre du jour épuisé et le soleil revenu, les destriers furent enfourchés pour s’élancer dans une nature luxuriante et montagneuse. On grimpa jusqu’a 1.500 mètres en sillonnant des canyons échancrés, des vallées verdoyantes et des cimes minérales. Tant de beauté émerveilla les gnous qui avaient déjà oublié la monotonie et les frimas du lointain plat pays.
Pour ne pas faire défaut à la devise gousienne “Paumés mais groupés” on erra, deci delà, en s’écartant bien involontairement de l’itinéraire amoureusement concocté par Papa Gnou. Les demi-tours et les arrêts dans des situations homériques ou cornéliennes n’eurent pas raison de la bonne humeur de la sizaine qui évoluait allègrement de son train de sénateur.
On fit halte dans un cadre enchanteur au bord d’un lac où le sabot droit de Papa Gnou glissa sur le sol, provoquant la chute sans gravité de la monture et de son cavalier. La pocket-bike qui gisait sur le sol fût remise sur ses pneus et on oublia l’incident.
CharminGnou qui auscultait ses gommes s’aperçut de la présence d’un corps étranger dan sla partie charnue de son pneu arrière: une belle vis autoforante y était fichée. Il tenta de faire fonctionner pour la première fois le précieux compresseur 12 Volts dont il ne se sépare jamais. Hélas, l’engin refusa de coopérer et de gonfler quoi que ce soit. Le pneu n’ayant perdu aucune pression, on décida de réparer à la prochaine station-service.
Milougnou pût faire la démonstration du paroxysme de sa compétence dans la réparation de pneus crevés. Il introduit dans l’orifice une mèche enrobé de dissolution, ce qui répara instantanément l’objet molesté.
On arriva peu après à Puerto Mogan, sorte de Saint-Tropez canari où nous pûmes prendre nos quartiers nocturnes après une journée éreintante.