Vendredi 11 juin 2021 Arzachena, Isola Rossa, Bosa
Notre dernier matin à Arzachena fût baigné d’une douce lumière chaude et tamisée. Les rochers monolithiques de Tenuta Pilastru avaient pris un aspect majestueux et imposant. Les cactus s’étaient parés de leurs plus beaux atours de fleurs jaunes pour saluer notre départ tandis que les cascades de bougainvillées croulaient des murs dans une cataracte pourpre. La nature entière semblait vouloir nous retenir à Arzachena et nous empêcher de poursuivre le périple soigneusement confectionné par notre leader maximo. Celui-ci avait annoncé le départ à 8.30 heures.
Comme un seul troupeau, les gnous se rendirent au bâtiment réservé au petit-déjeuner.
Papa Gnou avait ajouté: “Bourrez vos poches car nous n’aurons pas le temps de déjeuner et vous aurez besoin d’un en-cas” Les muffins et autres biscotines disparurent dans les besaces des ruminants.
Notre première halte était Santa Theresa Gallure. Le lieu n’offrant qu’un intérêt fort limité, nous nous rendîmes sur la péninsule de Capo Testa dont l’extrémité est dominée par un phare. Les bords de mer étaient splendides et nous pûmes nous rassasier de paysages fantasmagoriques et merveilleux. L’intérieur des terres était essentiellement couvert de maquis entrecoupé de languettes de pâturages où paissaient de paisibles moutons.
Nous poursuivimes vers le sud et atteignîmes l’hôtel Torreruja d’Isola Rossa lorsque le soleil atteignit son asymptote zénithale.
Ne pouvant résister à l’appel de l’eau, Papa Gnou se précipita vers la piscine. Les autres avaient réservé une table au bar voisin où un excellent viatique fût pris avant la pièce de résistance de la journée: une boucle de 300 kilomètres absolument splendide qui nous mènerait à Castelsardo et Capo Caccia en face d’Alghero.
Charmingnou et Petit Gnou, éblouis par tant de beauté ne purent s’imposer la vue de paysages plus fabuleux encore. Leur légendaire opiniâtreté était battue en brèche par un excès de splendeurs que leurs yeux pouvaient voir mais leurs cerveaux droits ne pouvaient plus appréhender. N’écoutant que leur courage et leur sens de l’esthétique, ils décidèrent de rebrousser chemin après Castelsardo. Tel un Saint Marin maritime, ce bourg perché sur le rocher domine la Méditerranée à plus de 100 mètres de haut.
Les trois gnous restants poursuivirent leur boucle vers Capo Caccia, Alghero et Bosa. La route de bord de mer reliant ces deux villes étaient d’une beauté insondable et époustouflante. Elle épousait le relief naturel, virevoltant en corniche. On se serait crus transportés au sud de Carmel sur la route qui longe l’océan pacifique vers Los Angeles. Nous avions emprunté ce merveilleux itinéraire le 30 avril 2014.
Notre béatitude était totale: le revêtement ressemblait à un circuit, les paysages coupaient le souffle et le service d’ordre vaquait à des occupations sans rapport avec la répression du plaisir des gnous. Les sardes aimables, dociles et prévisibles au volant nous évitent de désagréables surprises et nous permet de les considérer comme des obstacles fixes plutôt que comme une menace mobile.
On dit que la joie du motard est proportionnelle au nombre de mouches collées sur ses dents; nos visières maculées témoignent de notre félicité. Papa Gnou évoluait en tête jouissant de l’absence des pandores: le souffle de sa S1000XR faisait vibrer les véhicules qu’il laissait sur place en les dépassant à une allure carcérale.
En cette période de l’année, les températures sont idéales pour une virée de gnous: leur cuir épais supporte difficilement le mercure lorsqu’il dépasse 30 degrés. Depuis que nous avons quitté les Alpes, la température oscille entre 25 et 31 ce qui nous permet d’évoluer sans désagrément.
Dans cette partie centrale de l’île, le maquis fait place à une succession de pâtures, de boqueteaux, de haies et de champs disposés sur un relief moins accidenté. Les monolithes ont disparu une végétation plus diverse garnit le paysage. Eucalyptus, palmiers, chênes Liège et oliviers sont omniprésents et s’ajoutent aux pinèdes que nous avons déjà admirées dans le nord de l’île. Pins de Corse et pins parasols agrémentent nos circonvolutions et nous prodiguent ombre et fraîcheur.
Comme un seul troupeau, les gnous se rendirent au bâtiment réservé au petit-déjeuner.
Papa Gnou avait ajouté: “Bourrez vos poches car nous n’aurons pas le temps de déjeuner et vous aurez besoin d’un en-cas” Les muffins et autres biscotines disparurent dans les besaces des ruminants.
Notre première halte était Santa Theresa Gallure. Le lieu n’offrant qu’un intérêt fort limité, nous nous rendîmes sur la péninsule de Capo Testa dont l’extrémité est dominée par un phare. Les bords de mer étaient splendides et nous pûmes nous rassasier de paysages fantasmagoriques et merveilleux. L’intérieur des terres était essentiellement couvert de maquis entrecoupé de languettes de pâturages où paissaient de paisibles moutons.
Nous poursuivimes vers le sud et atteignîmes l’hôtel Torreruja d’Isola Rossa lorsque le soleil atteignit son asymptote zénithale.
Ne pouvant résister à l’appel de l’eau, Papa Gnou se précipita vers la piscine. Les autres avaient réservé une table au bar voisin où un excellent viatique fût pris avant la pièce de résistance de la journée: une boucle de 300 kilomètres absolument splendide qui nous mènerait à Castelsardo et Capo Caccia en face d’Alghero.
Charmingnou et Petit Gnou, éblouis par tant de beauté ne purent s’imposer la vue de paysages plus fabuleux encore. Leur légendaire opiniâtreté était battue en brèche par un excès de splendeurs que leurs yeux pouvaient voir mais leurs cerveaux droits ne pouvaient plus appréhender. N’écoutant que leur courage et leur sens de l’esthétique, ils décidèrent de rebrousser chemin après Castelsardo. Tel un Saint Marin maritime, ce bourg perché sur le rocher domine la Méditerranée à plus de 100 mètres de haut.
Les trois gnous restants poursuivirent leur boucle vers Capo Caccia, Alghero et Bosa. La route de bord de mer reliant ces deux villes étaient d’une beauté insondable et époustouflante. Elle épousait le relief naturel, virevoltant en corniche. On se serait crus transportés au sud de Carmel sur la route qui longe l’océan pacifique vers Los Angeles. Nous avions emprunté ce merveilleux itinéraire le 30 avril 2014.
Notre béatitude était totale: le revêtement ressemblait à un circuit, les paysages coupaient le souffle et le service d’ordre vaquait à des occupations sans rapport avec la répression du plaisir des gnous. Les sardes aimables, dociles et prévisibles au volant nous évitent de désagréables surprises et nous permet de les considérer comme des obstacles fixes plutôt que comme une menace mobile.
On dit que la joie du motard est proportionnelle au nombre de mouches collées sur ses dents; nos visières maculées témoignent de notre félicité. Papa Gnou évoluait en tête jouissant de l’absence des pandores: le souffle de sa S1000XR faisait vibrer les véhicules qu’il laissait sur place en les dépassant à une allure carcérale.
En cette période de l’année, les températures sont idéales pour une virée de gnous: leur cuir épais supporte difficilement le mercure lorsqu’il dépasse 30 degrés. Depuis que nous avons quitté les Alpes, la température oscille entre 25 et 31 ce qui nous permet d’évoluer sans désagrément.
Dans cette partie centrale de l’île, le maquis fait place à une succession de pâtures, de boqueteaux, de haies et de champs disposés sur un relief moins accidenté. Les monolithes ont disparu une végétation plus diverse garnit le paysage. Eucalyptus, palmiers, chênes Liège et oliviers sont omniprésents et s’ajoutent aux pinèdes que nous avons déjà admirées dans le nord de l’île. Pins de Corse et pins parasols agrémentent nos circonvolutions et nous prodiguent ombre et fraîcheur.