Lundi 20 mai 2019 Tokyo - Hakone
Nous avions fait une courte escale à Helsinki sans avoir le temps de siroter une aquavit chez Kemp.
Le vol aussi dénué d’encombres que de sommeil nous amenait à Narita pendant que les forêts et les rizières défilaient sous nos pieds. Le ciel quelque peu moutonné sous nos ailes auguraient d’un climat propice à nos premiers tours de roues.
Le vol aussi dénué d’encombres que de sommeil nous amenait à Narita pendant que les forêts et les rizières défilaient sous nos pieds. Le ciel quelque peu moutonné sous nos ailes auguraient d’un climat propice à nos premiers tours de roues.
A peine arrivés, nous nous mîmes à la recherche d’une carte de téléphone et d’un moyen de transport pour Tokyo - Odaiba. Un aimable chauffeur bredouillant un peu d’anglais nous permit de nous faire comprendre en adaptant notre vocabulaire anglo-saxon au sien: il est paradoxalement plus facile de se faire comprendre si on parle à peine l’anglais car on peut alors se mettre au niveau de son interlocuteur sans le moindre effort. Celui pour lequel Shakespeare est la lecture de chevet à beaucoup plus de mal à s’exprimer comme un enfant de 5 ans.
Apercevant une quinzaine de motos stationnées sur le trottoir du Seaside Mall d’Odaiba, nous nous arrêtâmes devant notre loueur. Un groupe d’australiens s’affairait à prendre possession de ses mécaniques pendant que nous nous enquérions de la disponibilité des nôtres. On nous montra à l’intérieur qu’elles nous attendaient patiemment ce qui eût le don de nous rassurer. Nous controlâmes aussitôt que les raccordements électriques permissent de raccorder nos précieux engins de navigation.
La BMW de Papa Gnou était équipée d’une prise 12 volts mais n’avait pas de berceau. Celle de Milougnou était semblablement équipée. Celle de McGnou n’avait rien qui puisse le satisfaire: ni prise, ni câble.
Les gnous sont aimables mais prévenants. Ils s’étaient munis de tout le matériel qui risquait de manquer, n’hésitant pas à transporter des charges énormes de matériel électronique, de câbles et d’outillage.
On dévissa, déballa et démonta puis on remonta sous l’oeil perplexe du personnel qui, vu notre détermination et notre efficacité, finit par nous prêter main forte.
Apres une bonne heure de travail, nous chargeâmes nos sacs sur les fiers coursiers nippons et nous nous élançâmes à l’assaut de la mégalopole.
Entre Tokyo et les villes avoisinantes, nous ne ressentîmes aucune transition alors que nous parcourrions les tentacules des préfectures de Tokyo et de Kanagawa. Nous traversâmes Yokohama et Kawasaki dont les noms nous semblaient familiers dans cet univers d’idéogrammes inintelligibles.
Nous avions l’impression d’être dans un labyrinthe de béton et d’asphalte. Nos systèmes de navigation nous intimaient l’ordre de prendre la prochaine sortie, mais trois se présentaient à notre choix. Certaines sorties d’autoroute se font par la droite. Des tunnels immenses nous privaient de réception satellite, mettant à mal notre sens de l’orientation.
Les ingénieurs nippons ne craignent ni ponts ni viaducs: parfois hélicoïdaux, ils semblent prendre plaisir à s’entrecroiser, se superposer et se surplomber pour confondre les usagers. Nous fîmes ainsi quelques allers-retours dans notre inlassable quête d’orientation. Les mystères de la navigation électronique avait le don de nous interloquer: en tête de colonne, McGnou tentait de suivre fidèlement l'itinéraire concocté pendant que les autres se grattaient le casque: « mon Garmin m’indique à droite, pourquoi diantre prend-il à gauche » Les méandres algorithmiques n’avaient rien à envier à ceux de nos déplacements, si ce n’est qu’ils ne concordaient pas.
Nous atteignîmes finalement Enoshima, première et unique halte de notre parcours.
Cette presqu’ile du sud, entièrement piétonnière comprend plusieurs temples de grande beauté, ce qui a fait dire à Papa Gnou: c’est leur mont St Michel.
Pour ménager le palpitant de Milougnou, nous empruntâmes les escalators et atteignîmes aisément le sommet. La cafétéria Il Chianti, dont la terrasse domine la mer, fût l’occasion de prendre notre première collation de l’ère Reiwa.
Notre dette de sommeil marquait nos visages et nos paupière étaient lourdes. Il était temps de faire une pause.
En redescendant par les escaliers, nous pûmes apprécier les présentoirs de souvenirs et les étals des écaillers qui tentaient d’appèter le chaland.
Nous enfourchâmes nos machines et attaquâmes la deuxième partie de notre déplacement. Le boulevard urbain qui longeait la côte était relativement roulant. Il nous permit d’entr’appercevoir le Pacifique qui semblait fort civil.
L’horizon se faisait menaçant et nous craignîmes que le ciel ne devinsse généreux de son onde fertile.
La pluie nous prit de plein fouet et nous étions déjà trempés lorsqu’un pont accueillant nous offrit son abri pour enfiler nos combinaisons imperméables. Cela nous permit d’enfermer toute l’eau accumulée dans une gangue étanche, l'empêchant de s’évaporer.
Le parcours devint vallonné et escarpé, nous laissant deviner la magnificence des alpes nipponnes que nous découvrions pour la première fois.
Les pluies torrentielles continuaient de s’abattre sur notre section qui évoluait avec une prudence exemplaire. L’accumulation du trafic, du climat, de la découverte de motos inconnues et de la conduite à gauche nous incitait à la plus grande réserve afin d’éviter toute prise de risque inutile.
Le lac Ashi apparut à nos yeux émerveillés et nous pûmes apprécier l’immédiate proximité de notre destination en entrant dans Hakone.
Nous parvînmes a l’hotel de Yama et il nous sembla que nous atteignions le paradis sur terre. Le concierge attendait sous l’auvent et nous observa amusé, pendant que nous détachions nos bagages pour les lui confier.
Ayant pris possession de nos appartements, nous nous dirigeâmes vers le Bois Vert, restaurant français de l’hotel. Ravioles de foie gras, bisque de homard et Grondin grillé furent choisis au menu. Nous terminâmes par un mille-feuilles au sorbet de thé vert. Le restaurant était complet et nous pûmes constater que la population locale appréciait la cuisine gauloise à sa juste valeur. Nous n’étions pas en reste et nous pourléchions les babines. Ravis et épuisés, nous montâmes ensuite nous coucher. L’humble auteur de ces quelques lignes s’endormit tout habillé, ce que Papa Gnou ne manqua pas d’immortaliser.
Apercevant une quinzaine de motos stationnées sur le trottoir du Seaside Mall d’Odaiba, nous nous arrêtâmes devant notre loueur. Un groupe d’australiens s’affairait à prendre possession de ses mécaniques pendant que nous nous enquérions de la disponibilité des nôtres. On nous montra à l’intérieur qu’elles nous attendaient patiemment ce qui eût le don de nous rassurer. Nous controlâmes aussitôt que les raccordements électriques permissent de raccorder nos précieux engins de navigation.
La BMW de Papa Gnou était équipée d’une prise 12 volts mais n’avait pas de berceau. Celle de Milougnou était semblablement équipée. Celle de McGnou n’avait rien qui puisse le satisfaire: ni prise, ni câble.
Les gnous sont aimables mais prévenants. Ils s’étaient munis de tout le matériel qui risquait de manquer, n’hésitant pas à transporter des charges énormes de matériel électronique, de câbles et d’outillage.
On dévissa, déballa et démonta puis on remonta sous l’oeil perplexe du personnel qui, vu notre détermination et notre efficacité, finit par nous prêter main forte.
Apres une bonne heure de travail, nous chargeâmes nos sacs sur les fiers coursiers nippons et nous nous élançâmes à l’assaut de la mégalopole.
Entre Tokyo et les villes avoisinantes, nous ne ressentîmes aucune transition alors que nous parcourrions les tentacules des préfectures de Tokyo et de Kanagawa. Nous traversâmes Yokohama et Kawasaki dont les noms nous semblaient familiers dans cet univers d’idéogrammes inintelligibles.
Nous avions l’impression d’être dans un labyrinthe de béton et d’asphalte. Nos systèmes de navigation nous intimaient l’ordre de prendre la prochaine sortie, mais trois se présentaient à notre choix. Certaines sorties d’autoroute se font par la droite. Des tunnels immenses nous privaient de réception satellite, mettant à mal notre sens de l’orientation.
Les ingénieurs nippons ne craignent ni ponts ni viaducs: parfois hélicoïdaux, ils semblent prendre plaisir à s’entrecroiser, se superposer et se surplomber pour confondre les usagers. Nous fîmes ainsi quelques allers-retours dans notre inlassable quête d’orientation. Les mystères de la navigation électronique avait le don de nous interloquer: en tête de colonne, McGnou tentait de suivre fidèlement l'itinéraire concocté pendant que les autres se grattaient le casque: « mon Garmin m’indique à droite, pourquoi diantre prend-il à gauche » Les méandres algorithmiques n’avaient rien à envier à ceux de nos déplacements, si ce n’est qu’ils ne concordaient pas.
Nous atteignîmes finalement Enoshima, première et unique halte de notre parcours.
Cette presqu’ile du sud, entièrement piétonnière comprend plusieurs temples de grande beauté, ce qui a fait dire à Papa Gnou: c’est leur mont St Michel.
Pour ménager le palpitant de Milougnou, nous empruntâmes les escalators et atteignîmes aisément le sommet. La cafétéria Il Chianti, dont la terrasse domine la mer, fût l’occasion de prendre notre première collation de l’ère Reiwa.
Notre dette de sommeil marquait nos visages et nos paupière étaient lourdes. Il était temps de faire une pause.
En redescendant par les escaliers, nous pûmes apprécier les présentoirs de souvenirs et les étals des écaillers qui tentaient d’appèter le chaland.
Nous enfourchâmes nos machines et attaquâmes la deuxième partie de notre déplacement. Le boulevard urbain qui longeait la côte était relativement roulant. Il nous permit d’entr’appercevoir le Pacifique qui semblait fort civil.
L’horizon se faisait menaçant et nous craignîmes que le ciel ne devinsse généreux de son onde fertile.
La pluie nous prit de plein fouet et nous étions déjà trempés lorsqu’un pont accueillant nous offrit son abri pour enfiler nos combinaisons imperméables. Cela nous permit d’enfermer toute l’eau accumulée dans une gangue étanche, l'empêchant de s’évaporer.
Le parcours devint vallonné et escarpé, nous laissant deviner la magnificence des alpes nipponnes que nous découvrions pour la première fois.
Les pluies torrentielles continuaient de s’abattre sur notre section qui évoluait avec une prudence exemplaire. L’accumulation du trafic, du climat, de la découverte de motos inconnues et de la conduite à gauche nous incitait à la plus grande réserve afin d’éviter toute prise de risque inutile.
Le lac Ashi apparut à nos yeux émerveillés et nous pûmes apprécier l’immédiate proximité de notre destination en entrant dans Hakone.
Nous parvînmes a l’hotel de Yama et il nous sembla que nous atteignions le paradis sur terre. Le concierge attendait sous l’auvent et nous observa amusé, pendant que nous détachions nos bagages pour les lui confier.
Ayant pris possession de nos appartements, nous nous dirigeâmes vers le Bois Vert, restaurant français de l’hotel. Ravioles de foie gras, bisque de homard et Grondin grillé furent choisis au menu. Nous terminâmes par un mille-feuilles au sorbet de thé vert. Le restaurant était complet et nous pûmes constater que la population locale appréciait la cuisine gauloise à sa juste valeur. Nous n’étions pas en reste et nous pourléchions les babines. Ravis et épuisés, nous montâmes ensuite nous coucher. L’humble auteur de ces quelques lignes s’endormit tout habillé, ce que Papa Gnou ne manqua pas d’immortaliser.