Dimanche 27 avril 2014 Zion Mountain Resort – Gran Canyon du Colorado – Zion Mountain Resort.
Ce matin, le soleil darda notre chalet de ses rayons dès l’aurore, l’éclairant d’abord de rouge puis d’orange et de jaune. Nous prîmes un copieux petit-déjeuner constitué des victuailles acquises la veille : cottage cheese, muesli, fruits frais, nescafé, cheddar, pain gris et blanc, bacon et œufs sur le plat. Les gnous savent accumuler les protéines indispensable à leur galop en évitant tout risque d’hypoglycémie.
Le gel nocturne aussitôt dissipé, nous préparâmes nos montures que nous enfourchâmes avec enthousiasme, à l’idée de découvrir le grand Canyon du Colorado et même de le survoler.
Au programme, cent miles de haut plateaux culminant à 2.200 m. La température à peine positive fouettait nos visages et transperçant nos fourrures. Le thermomètre montait degré par degré le soleil restant avare de ses précieuses calories.
Les paysages plus fantasmagoriques les uns que les autres se succédaient pendant que l’asphalte courait sous nos pneus. Nous aperçûmes bientôt le lac Powell du nom de l’explorateur qui découvrit le grand Canyon il y a 150 ans. Nous enjambâmes rapidement le pont sur le Canyon, à la verticale du barrage de Page. Afin d’être sûr que notre avion serait prêt à l’heure prévue, PapaGnou se précipita à l’aéroport de Page ou il apprit que nous pouvions décoller à notre meilleure convenance. Enchantés à la perspective de profiter du beau temps et de nous élancer aussitôt dans le ciel, nous parquâmes nos destriers d’emprunt et rangeâmes nos effets personnels dans nos coffres.
L’appareil et son pilote nous attendaient sur le tarmac et nous nous y rendîmes sans formalités supplémentaires. Les 4 rangées de 2 sièges nous permirent de nous asseoir confortablement malgré l’étroitesse du Pilatus.
Milougnou galant, distrait ou téméraire prit place à l’arrière de l’appareil. Nous décollâmes aussitôt pour admirer les splendeurs de ces érosions creusées par les éléments au cours des derniers millions d’années.
La lac Powell glissa sous nos pieds et nous atteignîmes rapidement ces dénivelés de 1.600 m entre le fond du Canyon et la surface qui était autrefois le lit d’un océan, comme en attestent les nombreux fossiles de coquillages et de poissons retrouvés sur place.
Peu après, Milougnou se sentit indisposé, bientôt incommodé et enfin totalement incapable de poursuivre notre équipée céleste.
Vu l’urgence, Charmingnou supplia le pilote de rebrousser chemin, ce qu’il refusa de faire en raison de la réglementation aérienne. Le voyage se poursuivit en dépit des nausées et des céphalées de notre comparse. Une fois l’avion atterri, la chef gnoussette se mit en devoir d’étendre son conjoint sur le sol de l’avion pour lui prodiguer les premiers soins. Ceux-ci consistaient essentiellement à élever ses jambes et à le maintenir conscient. Filougnou se chargea des membres postérieurs et la chef lui prodigua force gifles - pourtant non méritées - et encouragements répétés afin qu’il ne se laisse pas sombrer dans l’abime de l’inconscience. Grâce à ce judicieux traitement, la syncope redoutée ne survint pas. L’ambulance des pompiers de Page se rangea toutes sirènes hurlantes à côté de l’appareil. Les pompiers se faufilèrent dans l’appareil pour prendre sa tension, placèrent une intraveineuse et un électrocardiogramme. Couché dans le couloir de l’appareil et à moitié inanimé, il était impossible de sortir notre congénère de l’aéronef. Seul le démontage d’un siège de passager permettrait de l’extraire sur un brancard. Le pilote se mit en devoir d’écarter l’encombrant accessoire, ce qui ne se fit qu’à grand’peine. Le brancard une fois sorti, les soldats du feu emportèrent le malheureux, accompagné de sa chef et de Filougnou vers la seule clinique de la ville.
Les soins prodigués à notre ami le firent bientôt revenir à lui. Il n’avait plus qu’une idée en tête : fuir ce lieu peu accommodant et remonter en selle. Pendant ce temps, la communauté des gnous échafaudait mille plans de rechange afin que tout rentre dans l’ordre sans compromettre le rétablissement de notre alter ego. Les paramètres étant repassés au vert, le médecin autorisa la sortie, ce dont nous nous réjouîmes de concert. Une question nous taraudait: comment l’emporterons-nous?
Il nous rejoignit à pied dans un petit restaurant à proximité et nous déclara d’un ton péremptoire: « Je rentre à moto ». Sa moitié nous déconseilla de l’en dissuader. Cela lui semblait plus complexe et plus incertain que d’accomplir les douze travaux d’Hercule. Nous nous rangeâmes à son opinion après avoir constaté que son teint avait rosi et que son esprit était aussi vif que le matin. Une fois notre collation absorbée, nous élançâmes nos destriers sur la route. Après quelques kilomètres, un panneau lumineux bien facétieux tenta de nous dissuader de poursuivre notre chemin; il affichait « road closed in 18 miles » Les gnous n’apprécient que modérément les injonctions, surtout lorsqu’elles s’opposent à leurs migrations mûrement réfléchies et organisées. Après quelques conciliabules, pensant qu’il s’agissait d’une plaisanterie du shérif, ils décidèrent d’ignorer l’ordre et de passer malgré tout.
Les 18 miles parcourus, et d’autres panneaux tout aussi peu avenants dépassés, nous fûmes confrontés à un barrage de blocs de béton, de chevaux de frise et de barrières cadenassées. Impossible de poursuivre notre chemin, sans mettre à mal le bien public. La mort dans l’âme, nous fîmes demi-tour et reprirent notre itinéraire du matin pour rentrer à Zion.
Milougnou se portant comme le pont neuf, le retour se fit à bonne allure afin de rentrer dans nos pénates avant le crépuscule.
Nous dinâmes à nouveau au chalet, rompus et heureux d’être toujours unis malgré nos peripéties.
Le gel nocturne aussitôt dissipé, nous préparâmes nos montures que nous enfourchâmes avec enthousiasme, à l’idée de découvrir le grand Canyon du Colorado et même de le survoler.
Au programme, cent miles de haut plateaux culminant à 2.200 m. La température à peine positive fouettait nos visages et transperçant nos fourrures. Le thermomètre montait degré par degré le soleil restant avare de ses précieuses calories.
Les paysages plus fantasmagoriques les uns que les autres se succédaient pendant que l’asphalte courait sous nos pneus. Nous aperçûmes bientôt le lac Powell du nom de l’explorateur qui découvrit le grand Canyon il y a 150 ans. Nous enjambâmes rapidement le pont sur le Canyon, à la verticale du barrage de Page. Afin d’être sûr que notre avion serait prêt à l’heure prévue, PapaGnou se précipita à l’aéroport de Page ou il apprit que nous pouvions décoller à notre meilleure convenance. Enchantés à la perspective de profiter du beau temps et de nous élancer aussitôt dans le ciel, nous parquâmes nos destriers d’emprunt et rangeâmes nos effets personnels dans nos coffres.
L’appareil et son pilote nous attendaient sur le tarmac et nous nous y rendîmes sans formalités supplémentaires. Les 4 rangées de 2 sièges nous permirent de nous asseoir confortablement malgré l’étroitesse du Pilatus.
Milougnou galant, distrait ou téméraire prit place à l’arrière de l’appareil. Nous décollâmes aussitôt pour admirer les splendeurs de ces érosions creusées par les éléments au cours des derniers millions d’années.
La lac Powell glissa sous nos pieds et nous atteignîmes rapidement ces dénivelés de 1.600 m entre le fond du Canyon et la surface qui était autrefois le lit d’un océan, comme en attestent les nombreux fossiles de coquillages et de poissons retrouvés sur place.
Peu après, Milougnou se sentit indisposé, bientôt incommodé et enfin totalement incapable de poursuivre notre équipée céleste.
Vu l’urgence, Charmingnou supplia le pilote de rebrousser chemin, ce qu’il refusa de faire en raison de la réglementation aérienne. Le voyage se poursuivit en dépit des nausées et des céphalées de notre comparse. Une fois l’avion atterri, la chef gnoussette se mit en devoir d’étendre son conjoint sur le sol de l’avion pour lui prodiguer les premiers soins. Ceux-ci consistaient essentiellement à élever ses jambes et à le maintenir conscient. Filougnou se chargea des membres postérieurs et la chef lui prodigua force gifles - pourtant non méritées - et encouragements répétés afin qu’il ne se laisse pas sombrer dans l’abime de l’inconscience. Grâce à ce judicieux traitement, la syncope redoutée ne survint pas. L’ambulance des pompiers de Page se rangea toutes sirènes hurlantes à côté de l’appareil. Les pompiers se faufilèrent dans l’appareil pour prendre sa tension, placèrent une intraveineuse et un électrocardiogramme. Couché dans le couloir de l’appareil et à moitié inanimé, il était impossible de sortir notre congénère de l’aéronef. Seul le démontage d’un siège de passager permettrait de l’extraire sur un brancard. Le pilote se mit en devoir d’écarter l’encombrant accessoire, ce qui ne se fit qu’à grand’peine. Le brancard une fois sorti, les soldats du feu emportèrent le malheureux, accompagné de sa chef et de Filougnou vers la seule clinique de la ville.
Les soins prodigués à notre ami le firent bientôt revenir à lui. Il n’avait plus qu’une idée en tête : fuir ce lieu peu accommodant et remonter en selle. Pendant ce temps, la communauté des gnous échafaudait mille plans de rechange afin que tout rentre dans l’ordre sans compromettre le rétablissement de notre alter ego. Les paramètres étant repassés au vert, le médecin autorisa la sortie, ce dont nous nous réjouîmes de concert. Une question nous taraudait: comment l’emporterons-nous?
Il nous rejoignit à pied dans un petit restaurant à proximité et nous déclara d’un ton péremptoire: « Je rentre à moto ». Sa moitié nous déconseilla de l’en dissuader. Cela lui semblait plus complexe et plus incertain que d’accomplir les douze travaux d’Hercule. Nous nous rangeâmes à son opinion après avoir constaté que son teint avait rosi et que son esprit était aussi vif que le matin. Une fois notre collation absorbée, nous élançâmes nos destriers sur la route. Après quelques kilomètres, un panneau lumineux bien facétieux tenta de nous dissuader de poursuivre notre chemin; il affichait « road closed in 18 miles » Les gnous n’apprécient que modérément les injonctions, surtout lorsqu’elles s’opposent à leurs migrations mûrement réfléchies et organisées. Après quelques conciliabules, pensant qu’il s’agissait d’une plaisanterie du shérif, ils décidèrent d’ignorer l’ordre et de passer malgré tout.
Les 18 miles parcourus, et d’autres panneaux tout aussi peu avenants dépassés, nous fûmes confrontés à un barrage de blocs de béton, de chevaux de frise et de barrières cadenassées. Impossible de poursuivre notre chemin, sans mettre à mal le bien public. La mort dans l’âme, nous fîmes demi-tour et reprirent notre itinéraire du matin pour rentrer à Zion.
Milougnou se portant comme le pont neuf, le retour se fit à bonne allure afin de rentrer dans nos pénates avant le crépuscule.
Nous dinâmes à nouveau au chalet, rompus et heureux d’être toujours unis malgré nos peripéties.