Mardi 28 juin 2016
Bakkejord - Tromsø - Sjøvegan
Le cadre enchanteur de Bakkejord se préparait à notre réveil: deux chevaux, une chèvre et ses deux chevreaux, un coq et quelques poules, deux lapins, un chat noir et un chien n'attendaient qu'une chose: assister au petit et au grand réveil des gnous.
Odin eut un petit chagrin cette nuit-là : nos motos étaient trempées à notre réveil.
Maria, notre hôte nous servit le petit déjeuner à 8 heures et nous nous délectâmes de ses spécialités locales.
Le programme du jour prévoyait 327,7 kilomètres et 4 heures 21 minutes de trajet.
La route était sèche et nous virevoltâmes le long des côtes avec un plaisir immense.
Nous arrivâmes rapidement à Tromsø, la métropole du nord. Cette ville construite sur une île est traversée par des tunnels ce qui nous a privés du plaisir d'y musarder. Nous découvrîmes même qu'elle possède un rond-point souterrain : nous fûmes fort surpris de devoir céder le passage à des véhicules surgissant de l'obscurité.
Nous avions ensuite deux ferries à prendre pour traverser les bras de mers qui agrémentaient notre itinéraire; nous rencontrâmes sur le premier, des français qui arrivaient d'Avignon et se dirigeaient vers le cap nord.
Après que Milougnou eût rangé sa moto sur le bac, une voiture française se rangea à sa hauteur. La passagère lui demanda où se trouvait le fjord des Trolls. Milougnou lui répondit : "Vous tombez bien car nous avons un Troll parmi nous !"
Il appela ensuite Papa Gnou: "Viens dire à la dame ou habitent tes cousins".
Papa Gnou se prêta au jeu avec tant de bonhomie et d'empressement que nous fûmes pris d'un fou rire collectif, ce qui interloqua la jeune femme dont le visage prit une jolie teinte carmin. Elle n'ajouta pas un mot, balbutia des remerciements quasi inaudibles et se replongea dans sa carte routière en essayant de se donner une contenance ce qui provoqua une crise supplémentaire d'hilarité gnousienne.
Un léger détour imaginé avec génie par Papa Gnou nous permit de découvrir Kåfjorden, le plus beau fjord de la région. Arrivés à son extrémité à Birtavarre nous avisâmes comme la veille, l'unique pompe à essence de la région ainsi qu'une supérette qui semblait regorger de victuailles bien apétissantes.
Nous y entrâmes et picorâmes dans les rayons ce qui devrait permettre à notre bande de reconstituer ses organismes affaiblis par l'air de mer, les traversées en bac et surtout nos multiples blagues et fous rires.
Papa Gnou avisa les emplettes que nous avions faites et réalisa qu'il manquait l'essentiel : « pas de beurre, pas de beurre, on ne peut rien manger sans beurre ! » Avec force gestes et explications en Norglais il convainquit la préposée de l’accompagner jusqu'au rayon crèmerie. Elle lui montra l'emplacement vide ou se trouvait normalement les barquettes de beurre frais. Notre chef incontesté piqua un fard : pas moyen de faire un pique-nique dans ces conditions affirma-t-il en levant l'index. Notre air incrédule et quelque peu emprunté renforça sa conviction : je vais chercher du smør à la Coop en face.
Entretemps, nous nous installâmes à une accueillante table dans le gazon. Le lieu pouvait paraître idyllique ou hideux suivant que l’on orientait le regard vers la station-service ou vers les cataractes qui précipitaient leurs flots tumultueux dans la rivière. Finougnou, le plus avisé d’entre nous, précisa sentencieusement : il nous suffit de tourner la tête du bon côté. C’est ce que nous fîmes en imaginant que nous avions jeté notre dévolu sur le plus beau site de la région.
Papa Gnou arriva avec son précieux smør et nous pûmes déguster les meilleures spécialités locales : Franske brød, Serrano, parmesan (de la veille), gouda en tranches, tomates ainsi que des cerises, probablement récoltées sur de cerisiers norvégiens qui étaient encore en fleurs il y a quelques jours.
Notre itinéraire révisé pour l’après-midi empruntait une superbe route dont l’asphalte avait été étendue à la pelle par un cantonnier à la retraite dans ses jeunes années. Son successeur avait eu la sagesse de reboucher consciencieusement les trous qui s’étaient formés au cours des décennies ce qui donna un piquant particulier à notre déplacement. Papa Gnou était ravi : l’absence quasi certaine de maréchaussée sur ce gymkana emprunté par les seuls gnous laissait libre cours à sa joie d’ouvrir à fond et d’essorer sa poignée à souhait. Il bondissait de bosse en fosse sans même en ressentir les effets néfastes grâce à son caleçon en gel de chez Décathlon. Il rayonnait de bonheur en dépit de la qualité médiocre du revêtement et fit à l’arrivée une description dithyrambique de son parcours, ce qui fit dire à Mc Gnou : « Pour toi la Norvège est un Walibi géant ! »
Nous dûmes ensuite enfiler nos K-Way car la pluie refit son apparition.
C’est donc rincés que nous revînmes à Sjøvegan pour diner et passer la nuit.
Maria, notre hôte nous servit le petit déjeuner à 8 heures et nous nous délectâmes de ses spécialités locales.
Le programme du jour prévoyait 327,7 kilomètres et 4 heures 21 minutes de trajet.
La route était sèche et nous virevoltâmes le long des côtes avec un plaisir immense.
Nous arrivâmes rapidement à Tromsø, la métropole du nord. Cette ville construite sur une île est traversée par des tunnels ce qui nous a privés du plaisir d'y musarder. Nous découvrîmes même qu'elle possède un rond-point souterrain : nous fûmes fort surpris de devoir céder le passage à des véhicules surgissant de l'obscurité.
Nous avions ensuite deux ferries à prendre pour traverser les bras de mers qui agrémentaient notre itinéraire; nous rencontrâmes sur le premier, des français qui arrivaient d'Avignon et se dirigeaient vers le cap nord.
Après que Milougnou eût rangé sa moto sur le bac, une voiture française se rangea à sa hauteur. La passagère lui demanda où se trouvait le fjord des Trolls. Milougnou lui répondit : "Vous tombez bien car nous avons un Troll parmi nous !"
Il appela ensuite Papa Gnou: "Viens dire à la dame ou habitent tes cousins".
Papa Gnou se prêta au jeu avec tant de bonhomie et d'empressement que nous fûmes pris d'un fou rire collectif, ce qui interloqua la jeune femme dont le visage prit une jolie teinte carmin. Elle n'ajouta pas un mot, balbutia des remerciements quasi inaudibles et se replongea dans sa carte routière en essayant de se donner une contenance ce qui provoqua une crise supplémentaire d'hilarité gnousienne.
Un léger détour imaginé avec génie par Papa Gnou nous permit de découvrir Kåfjorden, le plus beau fjord de la région. Arrivés à son extrémité à Birtavarre nous avisâmes comme la veille, l'unique pompe à essence de la région ainsi qu'une supérette qui semblait regorger de victuailles bien apétissantes.
Nous y entrâmes et picorâmes dans les rayons ce qui devrait permettre à notre bande de reconstituer ses organismes affaiblis par l'air de mer, les traversées en bac et surtout nos multiples blagues et fous rires.
Papa Gnou avisa les emplettes que nous avions faites et réalisa qu'il manquait l'essentiel : « pas de beurre, pas de beurre, on ne peut rien manger sans beurre ! » Avec force gestes et explications en Norglais il convainquit la préposée de l’accompagner jusqu'au rayon crèmerie. Elle lui montra l'emplacement vide ou se trouvait normalement les barquettes de beurre frais. Notre chef incontesté piqua un fard : pas moyen de faire un pique-nique dans ces conditions affirma-t-il en levant l'index. Notre air incrédule et quelque peu emprunté renforça sa conviction : je vais chercher du smør à la Coop en face.
Entretemps, nous nous installâmes à une accueillante table dans le gazon. Le lieu pouvait paraître idyllique ou hideux suivant que l’on orientait le regard vers la station-service ou vers les cataractes qui précipitaient leurs flots tumultueux dans la rivière. Finougnou, le plus avisé d’entre nous, précisa sentencieusement : il nous suffit de tourner la tête du bon côté. C’est ce que nous fîmes en imaginant que nous avions jeté notre dévolu sur le plus beau site de la région.
Papa Gnou arriva avec son précieux smør et nous pûmes déguster les meilleures spécialités locales : Franske brød, Serrano, parmesan (de la veille), gouda en tranches, tomates ainsi que des cerises, probablement récoltées sur de cerisiers norvégiens qui étaient encore en fleurs il y a quelques jours.
Notre itinéraire révisé pour l’après-midi empruntait une superbe route dont l’asphalte avait été étendue à la pelle par un cantonnier à la retraite dans ses jeunes années. Son successeur avait eu la sagesse de reboucher consciencieusement les trous qui s’étaient formés au cours des décennies ce qui donna un piquant particulier à notre déplacement. Papa Gnou était ravi : l’absence quasi certaine de maréchaussée sur ce gymkana emprunté par les seuls gnous laissait libre cours à sa joie d’ouvrir à fond et d’essorer sa poignée à souhait. Il bondissait de bosse en fosse sans même en ressentir les effets néfastes grâce à son caleçon en gel de chez Décathlon. Il rayonnait de bonheur en dépit de la qualité médiocre du revêtement et fit à l’arrivée une description dithyrambique de son parcours, ce qui fit dire à Mc Gnou : « Pour toi la Norvège est un Walibi géant ! »
Nous dûmes ensuite enfiler nos K-Way car la pluie refit son apparition.
C’est donc rincés que nous revînmes à Sjøvegan pour diner et passer la nuit.