Mardi 21 juin 2022 Gullfoss - Stykkisholmur
Au lever les gnous constatèrent qu’une légère ondée avait humecté leurs coursiers. Le soleil de la veille avait fait place à un ciel couvert et menaçant.
Les bagages une fois chargés, chacun s’affaira à optimiser son chargement.
On démarra tranquillement, conscients qu’un départ hâtif ne doit pas être précipité.
Un petit crachin nous força à faire halte à hauteurs de Geysir pour enfiler nos tenues de pluies.
Le paysage enchanteur de la veille avait à revers perdu sa splendeur. Les montagnes avaient disparu derrière un plafond bas et agressif.
Les verdoyantes prairies étaient grises et humides et le macadam luisait tel un miroir astiqué par je ne sais quel dieu nordique.
Nous fîmes un premier arrêt au lac de Laugarvatan qui est alimenté par des sources d’eau bouillante et souffrée dégageant une vapeur ferroviaire et une odeur pestilentielle d’œuf pourri.
Quoique mis au parfum par une signalisation appropriée, Papa Gnou trempa sa main dans le lac pour en prendre la température. « Brûlante » hurla-t-il a ses congénères qui s’esbaudirent aussitôt en reculant dans un mouvement d’effroi.
Après avoir repris la route sous un ciel toujours aussi peu clément, le gnous pénétrèrent dans le parc national de Thingvellir dans lequel se trouve le plus grand lac d’eau douce d’Islande. Les accotements étaient couverts de lupins bleus, qui doivent être la fleur nationale du pays.
Les étendues lupinesques qui se reflétaient dans les eaux du lagon, nous remémoraient le ciel islandais tant admiré la veille.
Nous prîmes ensuite le fameux tunnel de Hvalfjördur qui nous emmena au tréfonds sous-marin d’Odin. Cela nous épargna un long détour ou un ferry.
Pour traverser le Borgarfjördur, nous prîmes le pont et fîmes une halte restaurative au Geirbakari Ehf. Ce petit établissement nous permis de prendre boissons chaudes et froides et même un gâteau surmonté d’un drapeau de la république locale que PapaGnou partagea religieusement en 6. Nous nous délectâmes sans nous imaginer ce que la fin du parcours nous réservait.
Le vent se leva, accompagné d’un pluie battante qui couvrait nos visières de gouttes intempestives. Une station service apparut dans l’orage et PapaGnou intima l’ordre des repleins: il n’y avait que deux pompes et dûmes patienter sous le déluge pour pouvoir alimenter nos motos dont l’autonomie s’était effondrée. Freyr, dieu de la pluie appela Njord, Dieu du vent à la rescousse pour rendre le parcours aussi déplaisant que possible.
La route 54 Snaefellsnevegur déroulait son parcours merveilleux que nous eussions pu admirer sous des cieux plus cléments. Cette voie opère une circonvallation de la péninsule de snaefell. En raison du temps exécrable nous optâmes pour un raccourci qui devait réduire nos souffrances et obliquâmes à droite à hauteur de Hjardharfell pour prendre la route 56 Vatnaleið. Loin d’alléger nos souffrances, cette fuite vit redoubler les efforts des éléments qui se conjuguaient sur notre difficile évolution.
Ayant retrouvé la 54 a un carrefour en T, PapaGnou mit pied à terre pour attendre ses petits gnous. Une rafale de vent aussi maudite que subite jeta instantanément PapaGnou et sa moto sur le sol. McGnou qui suivait voulut lui porter assistance et mit sa moto face au vent dans un vieux réflexe de skipper afin d’éviter la même mésaventure. Il démonta et rejoint Milougnou qui s’était porté à la rescousse du leader pour relever son engin. Charmingnou unit sa force et le groupe parvint à redresser la machine. A peine remis sur ses pieds et sur ses roues, PapaGnou démarra et poursuivit sa route.
Charmingnou remonta sur son coursier: après avoir relevé sa béquille, il fût jeté à terre à son tour. Finougnou et Petit Gnou vinrent prêter main forte à leurs compères mais parvinrent à peine à mettre un pied devant l’autre tant le vent était violent. Nous apprîmes le soir que les rafales atteignaient 180 km/h
On releva la moto de Charmingnou qui remit sa béquille latérale.
Milougnou remonta sur son engin, releva sa béquille et fût aussitôt transporté dans les airs pour retomber avec sa machine sur le flanc gauche. On lui porta secours et une fois sa machine relevée, Charmingnou se remit en selle pour démarrer mais Eole le facétieux le jeta à nouveau au sol.
Nous concluâmes que nous étions capables de relever les motos mais pas de les conduire tant le vent était violent. Nous patientâmes donc quelque temps au milieu de la chaussée, n’osant plus toucher à nos montures et leur fragile équilibre. Afin que Petit Gnou et Finougnou puissent démarrer sans être renversés par la tempête, on les retint le temps qu’ils relèvent leurs béquilles et enclenchent une vitesse. Ce court instant ou privés de leur jambe gauche pour s’appuyer contre le vent aurait suffi à les jeter à terre.
La tempête ayant déplacé sa furie vers d’autres malheureux voyageurs, nous profitâmes de la très légère accalmie pour repartir avec moins de risque d’être à nouveau renversés.
Peu après nous être mis en mouvement, l’ouragan redoubla d’agressivité. Deux claques latérales successives nous firent faire deux écarts d’un mètre sur la gauche, heureusement en l’absence de trafic en sens inverse. On choisit une allure raisonnable de 60 km/h pour couvrir les 15 derniers kilomètres de cet invraisemblable parcours. Nous vîmes des voitures arrêtées sur le bas-côté de peur d’être retournées dans un tournant. Des cyclistes s’étaient abrités derrière un bunker pour ne pas être blessés.
PapaGnou se préparait à appeler le 112 pour qu’on aille sauver ses petits camarades disparus lorsqu’il vit pointer les fameux casques oranges à l’horizon de Stykkishólmur, terme de notre étape.
Nous pûmes confronter nos impressions, nos émotions et les menus dégâts à nos motos qui s’en sortaient somme toute assez bien, vu les circonstances.
McGnou n’ayant point chu, Saint-Julien était également sauf, prouvant qu’il est toujours bon d’emporter un saint patron pour surmonter les éléments déchaînés.
Pour honorer la sainte protection de Julien, nous décidâmes de le déguster en trouvant un restaurant qui prenne un droit de bouchon. Les deux bouteilles de Petite Marquise prirent le chemin d’une cène aussi attendue que méritée.
Les bagages une fois chargés, chacun s’affaira à optimiser son chargement.
On démarra tranquillement, conscients qu’un départ hâtif ne doit pas être précipité.
Un petit crachin nous força à faire halte à hauteurs de Geysir pour enfiler nos tenues de pluies.
Le paysage enchanteur de la veille avait à revers perdu sa splendeur. Les montagnes avaient disparu derrière un plafond bas et agressif.
Les verdoyantes prairies étaient grises et humides et le macadam luisait tel un miroir astiqué par je ne sais quel dieu nordique.
Nous fîmes un premier arrêt au lac de Laugarvatan qui est alimenté par des sources d’eau bouillante et souffrée dégageant une vapeur ferroviaire et une odeur pestilentielle d’œuf pourri.
Quoique mis au parfum par une signalisation appropriée, Papa Gnou trempa sa main dans le lac pour en prendre la température. « Brûlante » hurla-t-il a ses congénères qui s’esbaudirent aussitôt en reculant dans un mouvement d’effroi.
Après avoir repris la route sous un ciel toujours aussi peu clément, le gnous pénétrèrent dans le parc national de Thingvellir dans lequel se trouve le plus grand lac d’eau douce d’Islande. Les accotements étaient couverts de lupins bleus, qui doivent être la fleur nationale du pays.
Les étendues lupinesques qui se reflétaient dans les eaux du lagon, nous remémoraient le ciel islandais tant admiré la veille.
Nous prîmes ensuite le fameux tunnel de Hvalfjördur qui nous emmena au tréfonds sous-marin d’Odin. Cela nous épargna un long détour ou un ferry.
Pour traverser le Borgarfjördur, nous prîmes le pont et fîmes une halte restaurative au Geirbakari Ehf. Ce petit établissement nous permis de prendre boissons chaudes et froides et même un gâteau surmonté d’un drapeau de la république locale que PapaGnou partagea religieusement en 6. Nous nous délectâmes sans nous imaginer ce que la fin du parcours nous réservait.
Le vent se leva, accompagné d’un pluie battante qui couvrait nos visières de gouttes intempestives. Une station service apparut dans l’orage et PapaGnou intima l’ordre des repleins: il n’y avait que deux pompes et dûmes patienter sous le déluge pour pouvoir alimenter nos motos dont l’autonomie s’était effondrée. Freyr, dieu de la pluie appela Njord, Dieu du vent à la rescousse pour rendre le parcours aussi déplaisant que possible.
La route 54 Snaefellsnevegur déroulait son parcours merveilleux que nous eussions pu admirer sous des cieux plus cléments. Cette voie opère une circonvallation de la péninsule de snaefell. En raison du temps exécrable nous optâmes pour un raccourci qui devait réduire nos souffrances et obliquâmes à droite à hauteur de Hjardharfell pour prendre la route 56 Vatnaleið. Loin d’alléger nos souffrances, cette fuite vit redoubler les efforts des éléments qui se conjuguaient sur notre difficile évolution.
Ayant retrouvé la 54 a un carrefour en T, PapaGnou mit pied à terre pour attendre ses petits gnous. Une rafale de vent aussi maudite que subite jeta instantanément PapaGnou et sa moto sur le sol. McGnou qui suivait voulut lui porter assistance et mit sa moto face au vent dans un vieux réflexe de skipper afin d’éviter la même mésaventure. Il démonta et rejoint Milougnou qui s’était porté à la rescousse du leader pour relever son engin. Charmingnou unit sa force et le groupe parvint à redresser la machine. A peine remis sur ses pieds et sur ses roues, PapaGnou démarra et poursuivit sa route.
Charmingnou remonta sur son coursier: après avoir relevé sa béquille, il fût jeté à terre à son tour. Finougnou et Petit Gnou vinrent prêter main forte à leurs compères mais parvinrent à peine à mettre un pied devant l’autre tant le vent était violent. Nous apprîmes le soir que les rafales atteignaient 180 km/h
On releva la moto de Charmingnou qui remit sa béquille latérale.
Milougnou remonta sur son engin, releva sa béquille et fût aussitôt transporté dans les airs pour retomber avec sa machine sur le flanc gauche. On lui porta secours et une fois sa machine relevée, Charmingnou se remit en selle pour démarrer mais Eole le facétieux le jeta à nouveau au sol.
Nous concluâmes que nous étions capables de relever les motos mais pas de les conduire tant le vent était violent. Nous patientâmes donc quelque temps au milieu de la chaussée, n’osant plus toucher à nos montures et leur fragile équilibre. Afin que Petit Gnou et Finougnou puissent démarrer sans être renversés par la tempête, on les retint le temps qu’ils relèvent leurs béquilles et enclenchent une vitesse. Ce court instant ou privés de leur jambe gauche pour s’appuyer contre le vent aurait suffi à les jeter à terre.
La tempête ayant déplacé sa furie vers d’autres malheureux voyageurs, nous profitâmes de la très légère accalmie pour repartir avec moins de risque d’être à nouveau renversés.
Peu après nous être mis en mouvement, l’ouragan redoubla d’agressivité. Deux claques latérales successives nous firent faire deux écarts d’un mètre sur la gauche, heureusement en l’absence de trafic en sens inverse. On choisit une allure raisonnable de 60 km/h pour couvrir les 15 derniers kilomètres de cet invraisemblable parcours. Nous vîmes des voitures arrêtées sur le bas-côté de peur d’être retournées dans un tournant. Des cyclistes s’étaient abrités derrière un bunker pour ne pas être blessés.
PapaGnou se préparait à appeler le 112 pour qu’on aille sauver ses petits camarades disparus lorsqu’il vit pointer les fameux casques oranges à l’horizon de Stykkishólmur, terme de notre étape.
Nous pûmes confronter nos impressions, nos émotions et les menus dégâts à nos motos qui s’en sortaient somme toute assez bien, vu les circonstances.
McGnou n’ayant point chu, Saint-Julien était également sauf, prouvant qu’il est toujours bon d’emporter un saint patron pour surmonter les éléments déchaînés.
Pour honorer la sainte protection de Julien, nous décidâmes de le déguster en trouvant un restaurant qui prenne un droit de bouchon. Les deux bouteilles de Petite Marquise prirent le chemin d’une cène aussi attendue que méritée.