Jeudi 23 juin 2022 - Isafjördur - Laugarnet
Notre pensionnat d’Isafjördur proposait le petit-déjeuner que nous prîmes à 8 heures dans le réfectoire. Un groupe de motards sur enduro Husquvarna 450 cc était attablé à côté de nous. L’un d’eux nous demanda: « Où allez-vous? » PapaGnou répondit: « À un endroit au nom imprononçable. »
L’autre rétorqua: « Ça c’est une incroyable coïncidence, nous y étions justement hier! »
Le merveilleux soleil de la veille avait fait place à un ciel très nuageux déchiré par de rares éclaircies. Nous profitâmes de l’une d’elles pour charger nos mules et prendre le départ.
Notre itinéraire consistait à longer les fjords, presqu’au niveau de la mer puis à remonter en altitude pour passer d’un bras de mer à l’autre. Au départ, le thermomètre affichait un agréable 7*C mais le mercure plongea rapidement.
Les vues étaient indescriptibles; un monde sauvage et inhospitalier s’offrait à nos regards, avec des plaines peu herbagées, des champs de lupins sauvages et d’immenses massifs enneigés dominant la mer. Nous fîmes plusieurs haltes pour gaver nos yeux d’images inoubliables.
La première fût sur une péninsule entre les fjords de Áltafjördur et Seydisfjördur d’où nous pouvions admirer le port de Sudavik.
Le soleil illuminait la nature d’un éclairage semifreddo. Un étonnant piton rocheux se dressait majestueux, de l’autre côté du fjord.
Le long de Skötufjördur nous prîmes des gaufres et du café à la ferme de Litlibaer. Cet endroit perdu le long du fjord fût fondé par deux couples pauvres qui s’unirent pour sortir de leur marasme. Guðfinnur Einarsson et Halldóra Jóhannsdóttir ont uni leur destin à Finnbogi Pétursson et Soffía Þorsteinsdóttir pour fournir un travail acharné de pêche et d’élevage qui leur permette de vivre en autarcie dans ces lieux poissonneux et inhospitaliers. Les premiers ont eu 15 enfants et les derniers 8. Ils vécurent à 20 dans cette chaumière qui ne compte au rez de chaussée que quelques petites pièces de 1,9 mètre de haut.
Einar Guðfinnsson répétait volontiers: « ils n’ont pas hérité de richesses mais de vertus »
Né à Litlibaer, il devint un armateur puissant et un négociant respecté à la capitale.
Nous nous remîmes en selle pour poursuivre notre périple qui nous mena au sommet des montagnes séparant les fjords. Le vent se mit à souffler avec colère, de manière saccadée et inattendue. Notre ascension était ponctuée de claques désarçonnantes qui venaient d’un côté et de l’autre. A chaque fois, nous tentions d’éviter de faire un écart qui eût pu nous projeter sur la bande de circulation inverse. Le risque de percuter un véhicule était infime: nous n’avons pas croisé 20 véhicules sur 300 kilomètres.
Vers 450 mètres d’altitude il ne faisait plus que 1,5*C. La petite étoile signifiant « verglas » clignotait au tableau de bord, exerçant une pression supplémentaire sur les gnous qui évoluaient tant bien que mal dans ce désert de neige, de glace et de vent. La descente nous réjouit car l’air s’adoucissait et nous allions transir un peu moins dans nos cuirs.
A Holmavik, nous pûmes faire les pleins et déjeuner au Café Riis. Construit en 1897, il est le bâtiment le plus ancien de ce port de pêche et la référence gastronomique de la bourgade. Nous dûmes nous séparer tant les lieux étaient courus: les petits gnous s’installèrent à l’entrée et les grands dans le fond. Ces derniers prirent une souris d’agneau braisée béarnaise avec pommes de terre rôties. Les petits n’aiment pas l’agneau: ils déjeunèrent d’une gigantesque pizza.
Il ne nous restait qu’une poignée de lieues à parcourir. Nous faussâmes compagnie à la route 61 qui nous accompagnait depuis le matin et et prîmes la route 60 à hauteur de Króksfjördur. Elle nous conduirait jusqu’à l’hôtel Laugar où nous passerions la nuit suivante.
L’autre rétorqua: « Ça c’est une incroyable coïncidence, nous y étions justement hier! »
Le merveilleux soleil de la veille avait fait place à un ciel très nuageux déchiré par de rares éclaircies. Nous profitâmes de l’une d’elles pour charger nos mules et prendre le départ.
Notre itinéraire consistait à longer les fjords, presqu’au niveau de la mer puis à remonter en altitude pour passer d’un bras de mer à l’autre. Au départ, le thermomètre affichait un agréable 7*C mais le mercure plongea rapidement.
Les vues étaient indescriptibles; un monde sauvage et inhospitalier s’offrait à nos regards, avec des plaines peu herbagées, des champs de lupins sauvages et d’immenses massifs enneigés dominant la mer. Nous fîmes plusieurs haltes pour gaver nos yeux d’images inoubliables.
La première fût sur une péninsule entre les fjords de Áltafjördur et Seydisfjördur d’où nous pouvions admirer le port de Sudavik.
Le soleil illuminait la nature d’un éclairage semifreddo. Un étonnant piton rocheux se dressait majestueux, de l’autre côté du fjord.
Le long de Skötufjördur nous prîmes des gaufres et du café à la ferme de Litlibaer. Cet endroit perdu le long du fjord fût fondé par deux couples pauvres qui s’unirent pour sortir de leur marasme. Guðfinnur Einarsson et Halldóra Jóhannsdóttir ont uni leur destin à Finnbogi Pétursson et Soffía Þorsteinsdóttir pour fournir un travail acharné de pêche et d’élevage qui leur permette de vivre en autarcie dans ces lieux poissonneux et inhospitaliers. Les premiers ont eu 15 enfants et les derniers 8. Ils vécurent à 20 dans cette chaumière qui ne compte au rez de chaussée que quelques petites pièces de 1,9 mètre de haut.
Einar Guðfinnsson répétait volontiers: « ils n’ont pas hérité de richesses mais de vertus »
Né à Litlibaer, il devint un armateur puissant et un négociant respecté à la capitale.
Nous nous remîmes en selle pour poursuivre notre périple qui nous mena au sommet des montagnes séparant les fjords. Le vent se mit à souffler avec colère, de manière saccadée et inattendue. Notre ascension était ponctuée de claques désarçonnantes qui venaient d’un côté et de l’autre. A chaque fois, nous tentions d’éviter de faire un écart qui eût pu nous projeter sur la bande de circulation inverse. Le risque de percuter un véhicule était infime: nous n’avons pas croisé 20 véhicules sur 300 kilomètres.
Vers 450 mètres d’altitude il ne faisait plus que 1,5*C. La petite étoile signifiant « verglas » clignotait au tableau de bord, exerçant une pression supplémentaire sur les gnous qui évoluaient tant bien que mal dans ce désert de neige, de glace et de vent. La descente nous réjouit car l’air s’adoucissait et nous allions transir un peu moins dans nos cuirs.
A Holmavik, nous pûmes faire les pleins et déjeuner au Café Riis. Construit en 1897, il est le bâtiment le plus ancien de ce port de pêche et la référence gastronomique de la bourgade. Nous dûmes nous séparer tant les lieux étaient courus: les petits gnous s’installèrent à l’entrée et les grands dans le fond. Ces derniers prirent une souris d’agneau braisée béarnaise avec pommes de terre rôties. Les petits n’aiment pas l’agneau: ils déjeunèrent d’une gigantesque pizza.
Il ne nous restait qu’une poignée de lieues à parcourir. Nous faussâmes compagnie à la route 61 qui nous accompagnait depuis le matin et et prîmes la route 60 à hauteur de Króksfjördur. Elle nous conduirait jusqu’à l’hôtel Laugar où nous passerions la nuit suivante.