Dimanche 10 mai 2015
Les généreux rayons du soleil vinrent frapper nos fenêtres dès l’aube, nous encourageant à sortir de notre torpeur. Le programme de 199 km de la journée était aussi léger que nos bottes que nous enfilâmes avec joie.
Ne sachant pas ce que la journée allait nous apporter sur le plan de nourritures terrestres, nous nous empressâmes d’enfiler un petit- déjeuner copieux qui nous permettrait le cas échéant de tenir toute la journée sans emplir nos rumens amaigris.
Nous emballâmes nos paquetages, réjouis à l’idée de déguster cette tranche ensoleillée de dolomite sur 10 roues. Bien sûr, les 2 roues et le sourire de Petit Gnou nous manquaient cruellement et nous tentions de ne pas en faire état entre nous pour éviter de nous attrister les uns les autres.
Au programme, nous avions 4 cols à franchir : Palade (1.518 m), Mendola (1.363 m), Gardena (2.121 m) et Balzarego (2105 m) pour rejoindre Cortina d’Amppezzo depuis Hafling ou nous avions passé la nuit.
Le col de Palade fût rapidement atteint et nous fûmes d’emblée enchantés par la beauté sublime du tracé et des paysages environnants.
Enivrés par autant de beauté, nous atteignîmes le col de Mendola ou nous pûmes reposer nos jambons meurtris par les cahots de la route en dégustant une infusion de menthe et de camomille ce qui eût l’effet bienfaisant d’une chasse d’eau sur nos rognons malmenés par la montée. La descente fût tout aussi belle et nos selles reprirent leur travail d’amortisseur au bénéfice des parties charnues de nos anatomies. Nous nous élançâmes alors dans la partie la plus époustouflante de la journée : le domaine de Sella Rondo avec Siusi allo Sciliar (Seis am Schlern) et Castelrotto (Katelruth) ou nous dégustâmes une pizza dans le seul établissement ouvert à 30 km à la ronde. La sieste traditionnelle s’en suivit au bonheur des gnous qui aiment à se reposer dans les verts pâturages.
Nous reprîmes alors la route, traversant Ortisei (St Ulrich), et Selva pour ensuite attaquer le col du Gardena. La montée fût fantastique d’autant que l’absence de trafic permettait d’utiliser toutes les possibilités de la route en toute sécurité. Une fois arrivés au col, nous prîmes quelques photos après avoir salué 2 Carabinieri à moto qui s’étaient également arrêtés.
Lorsque Papa Gnou se décida à attaquer la descente qui s’annonçait sublime, les deux hommes juchés sur deux Guzzi aussi poussives que démodées s’élancèrent devant lui. Cette partie du voyage s’annonçait sous des auspices d’une lenteur extrême : les gendarmes n’avaient de motard que le nom, leurs motos semblaient sortir du casting de la grande vadrouille, et la conduite ressemblait plus à celle d’un cyclomoteur Piaggio que d’une bombe de technologie allemande.
On aurait cru Laurel et Hardy : le plus âgé faisait dans les 120 kgs et mettait bien à mal les suspensions épuisées de sa machine qui dansait sur les cahots de la route.
Son adjoint, tel Truchot à Saint Tropez suivait docilement son aîné en rongeant son frein. Papa Gnou que la maréchaussée fait autant fulminer que les champignons sur ses pneus ruminait sa rage dans son casque : impossible de s’arrêter sans donner aux représentants de l’ordre des soupçons sur nos délinquantes intentions et inutile d’essayer de les dépasser, ce qui n’aurait fait qu’attiser leur ire de se voir humiliés par des motos qui ne sortaient d’aucun musée.
Nous fîmes donc toute la descente en colonne battant tous les records de lenteur de notre espèce. Enchantés de leur facétie, les gendarmes nous abandonnèrent à l’entrée d’un village, lorsque la route se fit droite et monotone.
Cet épisode eût cependant un effet bénéfique : à la sortie du village nous fûmes pris dans une embuscade d’autres policiers qui mesurèrent notre vitesse avec un speed gun.
Habitués au train de sénateur que nous avaient imposé leurs collègues, nous passâmes devant eux à 45 km/h, ce que leurs yeux écarquillés ne pouvaient comprendre. Nous en vîmes un qui, de rage et de désespoir se prit à manger la lanière de son speed gun alors que l’autre tambourinait sur l’appareil dans une tentative désespérée de le faire fonctionner correctement.
Après avoir passé le col de Balzarego, nous atteignîmes l’hôtel Rosapetra à Cortina d’Ampezzo ou nous pûmes prendre un bain et un hammam avant de dîner et de nous coucher.
Ne sachant pas ce que la journée allait nous apporter sur le plan de nourritures terrestres, nous nous empressâmes d’enfiler un petit- déjeuner copieux qui nous permettrait le cas échéant de tenir toute la journée sans emplir nos rumens amaigris.
Nous emballâmes nos paquetages, réjouis à l’idée de déguster cette tranche ensoleillée de dolomite sur 10 roues. Bien sûr, les 2 roues et le sourire de Petit Gnou nous manquaient cruellement et nous tentions de ne pas en faire état entre nous pour éviter de nous attrister les uns les autres.
Au programme, nous avions 4 cols à franchir : Palade (1.518 m), Mendola (1.363 m), Gardena (2.121 m) et Balzarego (2105 m) pour rejoindre Cortina d’Amppezzo depuis Hafling ou nous avions passé la nuit.
Le col de Palade fût rapidement atteint et nous fûmes d’emblée enchantés par la beauté sublime du tracé et des paysages environnants.
Enivrés par autant de beauté, nous atteignîmes le col de Mendola ou nous pûmes reposer nos jambons meurtris par les cahots de la route en dégustant une infusion de menthe et de camomille ce qui eût l’effet bienfaisant d’une chasse d’eau sur nos rognons malmenés par la montée. La descente fût tout aussi belle et nos selles reprirent leur travail d’amortisseur au bénéfice des parties charnues de nos anatomies. Nous nous élançâmes alors dans la partie la plus époustouflante de la journée : le domaine de Sella Rondo avec Siusi allo Sciliar (Seis am Schlern) et Castelrotto (Katelruth) ou nous dégustâmes une pizza dans le seul établissement ouvert à 30 km à la ronde. La sieste traditionnelle s’en suivit au bonheur des gnous qui aiment à se reposer dans les verts pâturages.
Nous reprîmes alors la route, traversant Ortisei (St Ulrich), et Selva pour ensuite attaquer le col du Gardena. La montée fût fantastique d’autant que l’absence de trafic permettait d’utiliser toutes les possibilités de la route en toute sécurité. Une fois arrivés au col, nous prîmes quelques photos après avoir salué 2 Carabinieri à moto qui s’étaient également arrêtés.
Lorsque Papa Gnou se décida à attaquer la descente qui s’annonçait sublime, les deux hommes juchés sur deux Guzzi aussi poussives que démodées s’élancèrent devant lui. Cette partie du voyage s’annonçait sous des auspices d’une lenteur extrême : les gendarmes n’avaient de motard que le nom, leurs motos semblaient sortir du casting de la grande vadrouille, et la conduite ressemblait plus à celle d’un cyclomoteur Piaggio que d’une bombe de technologie allemande.
On aurait cru Laurel et Hardy : le plus âgé faisait dans les 120 kgs et mettait bien à mal les suspensions épuisées de sa machine qui dansait sur les cahots de la route.
Son adjoint, tel Truchot à Saint Tropez suivait docilement son aîné en rongeant son frein. Papa Gnou que la maréchaussée fait autant fulminer que les champignons sur ses pneus ruminait sa rage dans son casque : impossible de s’arrêter sans donner aux représentants de l’ordre des soupçons sur nos délinquantes intentions et inutile d’essayer de les dépasser, ce qui n’aurait fait qu’attiser leur ire de se voir humiliés par des motos qui ne sortaient d’aucun musée.
Nous fîmes donc toute la descente en colonne battant tous les records de lenteur de notre espèce. Enchantés de leur facétie, les gendarmes nous abandonnèrent à l’entrée d’un village, lorsque la route se fit droite et monotone.
Cet épisode eût cependant un effet bénéfique : à la sortie du village nous fûmes pris dans une embuscade d’autres policiers qui mesurèrent notre vitesse avec un speed gun.
Habitués au train de sénateur que nous avaient imposé leurs collègues, nous passâmes devant eux à 45 km/h, ce que leurs yeux écarquillés ne pouvaient comprendre. Nous en vîmes un qui, de rage et de désespoir se prit à manger la lanière de son speed gun alors que l’autre tambourinait sur l’appareil dans une tentative désespérée de le faire fonctionner correctement.
Après avoir passé le col de Balzarego, nous atteignîmes l’hôtel Rosapetra à Cortina d’Ampezzo ou nous pûmes prendre un bain et un hammam avant de dîner et de nous coucher.