Mardi 21 Mai 2019: Hakone - Péninsule d’Izu
Pendant que les gnous prenaient un repos mérité, le Verseau s’était caché derrière l’horizon. Il se releva cependant de bonne heure et inonda les environs avec générosité.
A l’aube, il avait redoublé d’activité et des trombes d’eau s’écoulaient sur l’hotel de Yama. Papa Gnou, réveillé par l’onde, avait asserti sentencieusement: il est temps qu’ils inventent les gouttières dans ce pays!
Plus affamée qu’assoiffée, la petite troupe descendit au Bois Vert pour se sustenter. Jus frais d’ananas, melons, omelettes et œufs au lard firent partie du viatique matinal.
Le Road-Book prévoyait un tour de la péninsule d’Izu, au sud d’Hakone.
Vu l’hygrométrie extérieure et le stress sédatif, on remonta faire une sieste, laissant les cieux se déverser dans le lac Ashi et faisant aveugle confiance aux prévisions météorologiques, favorables pour l’apres-midi.
Lorsque la pluie se retira, les gnous s’en furent. Sans leur lourd paquetage, ils purent aisément charger leurs destriers et s’élancer sur les routes des cols de la péninsule d’Izu. Au poste de péage, Mc Gnou expliqua avec force gestes au préposé qu’il voulait payer pour trois motos. L’intéressé prononça un inintelligible galimatias qui plongea l’onguligrade dans une perplexité interrogative.
Saisissant que nous ne saisissions rien, il se saisit d’une carte et nous montra plusieurs destinations possibles; il fallait lui indiquer un point de sortie. On lui répondit que la longue route était notre objectif et il nous présenta la note que nous réglâmes avant de démarrer.
Le ruban d’asphalte détrempé faisait gicler les pneus et les gnous évoluaient sur la pointe des sabots pour éviter l’embardée. Le plafond remontait peu à peu et un paysage idyllique de vallées et de montagnes s’offrit à nos yeux. Au lointain, les gnous virent apparaître au-dessus des nuages une calotte enneigée: le mont Fuji. La nébulosité s’évaporant peu à peu, le symbole de notre pays d’accueil gagnait en majestuosité et dominait le décor. La Izu Skiline ne manquait pas à sa réputation: des paysages sublimes se succédaient dans une cadence infernale sous le regard protecteur du Fuji. Des forêts de Thuyas plantées sur les coteaux escarpés filtraient la lumière solaire en succession de clairs-obscurs saisissants. Nous parcourûmes ainsi la langue de terre en direction de Shimoda.
La petite route étroite descendait en pente douce vers Kawazu Nanadaru. Nous nous retrouvâmes sur une double rampe hélicoïdale célèbrée dans ce pays comme une prouesse technologique sans égal ni précédent. Le principe est qu’une pente naturelle trop forte pour être aménagée en route puisse être compensée et allongée en créant une structure où les véhicules font un ou plusieurs tours sur eux-mêmes pour descendre en pente douce. Ceci permet à deux tours complets superposés, arrimés à une structure métallique ancrée dans le sol de ne pas dépasser 4%.
Nous fîmes halte au pied de l’ouvrage d’art, ce qui nous donna une saisissante perspective en contre-plongée.
L’orage de la nuit précédente avait laissé des traces. Les routes encore détrempées étaient par endroit sous eau ce qui incitait à la plus grande componction. Les détritus naturels abandonnés par les flots rugissants jonchaient le sol: gravillons, feuilles et branches s’amassaient plus volontiers dans les tournants où les gnous redoublaient de retenue. Papa Gnou que les récentes aventures ont rendu méfiant comme un serpent, fermait la marche et prenait son temps. Il n’avait aucune envie de mordre les feuilles nipponnes.
Nous atteignîmes ainsi la côte vers 17.30 avec déjà 200 kilomètres derrière nous. Il nous en restait 111 à parcourir et déjà le soleil se couchait sur l’horizon.
Nous fîmes halte au pied de l’ouvrage d’art, ce qui nous donna une saisissante perspective en contre-plongée.
L’orage de la nuit précédente avait laissé des traces. Les routes encore détrempées étaient par endroit sous eau ce qui incitait à la plus grande componction. Les détritus naturels abandonnés par les flots rugissants jonchaient le sol: gravillons, feuilles et branches s’amassaient plus volontiers dans les tournants où les gnous redoublaient de retenue. Papa Gnou que les récentes aventures ont rendu méfiant comme un serpent, fermait la marche et prenait son temps. Il n’avait aucune envie de mordre les feuilles nipponnes.
Nous atteignîmes ainsi la côte vers 17.30 avec déjà 200 kilomètres derrière nous. Il nous en restait 111 à parcourir et déjà le soleil se couchait sur l’horizon.
Afin d’arriver à l'hôtel de Yama avant la fermeture du restaurant, nous décidâmes de ne plus faire halte et de pousser l’allure.
Des paysages mirifiques défilaient sous nos yeux, dans une succession d’anses, de criques, d'îles et de montagnes escarpées auxquelles la route étroite semblait accrochée.
La nuit tomba peu à peu et nous poursuivîmes notre itinéraire fantasmagorique: de l’autre côté de la baie, les lueurs de la ville de Fuji se reflétaient dans les vagues en un scintillement chatoyant.
L’heure avançant et la fermeture du restaurant s’approchant dangereusement, Mc Gnou décida d'écourter le programme afin qu’on ne se couchât point le ventre creux.
On atteignit l'hôtel 7 minutes avant l’heure fatidique, on se changea en catastrophe, et lorsque le premier Gnou déboula à la réception, il était exactement 8.30. Le réceptionniste fit sentir à son hôte que l’heure était arrivée en tapotant le cadran de sa montre mais l’installa. Trois menus furent commandés et les gnous se délectèrent de la gastronomie japonaise, découvrant Miso Soup, Tempura, Tofu, Séba et autres spécialités.
Papa Gnou avait entamé sa dégustation par une petite pâte verte qu’il avala d’un trait. Ça a du goût mais c’est un peu fort dit-il. Il avait découvert le wasabi.
Milougnou s’exerça à l’utilisation des baguettes, ce qui lui sembla être une opération survie. Il s’en tira sans accident avec une pointe d’élégance.
On regretta les absents en supputant leur humeur après une telle journée qui nous rappela étrangement la mémorable traversée de l’île d’Eubée (voir Grèce 2012) et la non moins célèbre escalade du col du Boudin. (Voir Grandes Alpes, 27 mai 2017)
Des paysages mirifiques défilaient sous nos yeux, dans une succession d’anses, de criques, d'îles et de montagnes escarpées auxquelles la route étroite semblait accrochée.
La nuit tomba peu à peu et nous poursuivîmes notre itinéraire fantasmagorique: de l’autre côté de la baie, les lueurs de la ville de Fuji se reflétaient dans les vagues en un scintillement chatoyant.
L’heure avançant et la fermeture du restaurant s’approchant dangereusement, Mc Gnou décida d'écourter le programme afin qu’on ne se couchât point le ventre creux.
On atteignit l'hôtel 7 minutes avant l’heure fatidique, on se changea en catastrophe, et lorsque le premier Gnou déboula à la réception, il était exactement 8.30. Le réceptionniste fit sentir à son hôte que l’heure était arrivée en tapotant le cadran de sa montre mais l’installa. Trois menus furent commandés et les gnous se délectèrent de la gastronomie japonaise, découvrant Miso Soup, Tempura, Tofu, Séba et autres spécialités.
Papa Gnou avait entamé sa dégustation par une petite pâte verte qu’il avala d’un trait. Ça a du goût mais c’est un peu fort dit-il. Il avait découvert le wasabi.
Milougnou s’exerça à l’utilisation des baguettes, ce qui lui sembla être une opération survie. Il s’en tira sans accident avec une pointe d’élégance.
On regretta les absents en supputant leur humeur après une telle journée qui nous rappela étrangement la mémorable traversée de l’île d’Eubée (voir Grèce 2012) et la non moins célèbre escalade du col du Boudin. (Voir Grandes Alpes, 27 mai 2017)