Mercredi 16 juin 2021 Verbier - Colombey les deux églises
Avec sa ponctualité de métronome, Papa Gnou claqua la porte du garage de la Fouine à huit heure moins trois. Le temps radieux présageait d’une belle journée ensoleillée mais chaude en plaine. Petit Gnou avait suggéré de faire le plein à la Coop pour ne pas rencontrer les services de l’ordre helvétique à une station-service autoroutière. Lorsqu’on lui fit le reproche de vouloir épargner 5 centimes au litre, il feignit une subite surdité et s’élança sur la route du Châble, suivi de Charmingnou. Le leader fermait la marche. Il avait annoncé: nous sortons à Cossonay.
Nos véhicules dûment abreuvés, nous attaquâmes les cent kilomètres d’autoroute abhorrés.
Arrivés à l’Isle, le chef parqua sa monture devant la pâtisserie d’Yvan Hohl, la meilleure du Vaud, avait-il dit.
Un invraisemblable assortiment de petits pains garnis, de gâteaux et de viennoiseries s’offraient aux babines alléchées des ruminants qui rêvaient de rompre le jeûne nocturne. La serveuse n’en sortait plus: un sandwich à la mousse de jambon pour vous, une miche au vieux comté, une mini baguette au thon, un saumon sauvage, une charlotte aux framboises, etc etc. Nous sortîmes pour déguster ce « petit magasin » cher aux gnous, sauf que chacun était tellement affairé à dévorer son assiette que rien ne fut partagé. On aurait cru des communiants dans une usine de sucreries. Les interjections fusaient: Ça c’est délicieux, ceci est fantastique, c’est trop bon. Les rumens lestés nous reprîmes la route du Pont où nous avions un souvenir de truite explosée et poursuivîmes à travers le jura suisse et le français. L’itinéraire était parfait: des courbes, peu de trafic et pas de radars. Nous ne traînâmes pas en route. Arrivés a Vesoul, nous fîmes le plein chez Leclerc et fîmes une pause au snack-bar attenant. La climatisation nous fit un bien fou car nous fumions dans nos cuirs. Lorsque nous fîmes notre choix de sandwichs garnis, un monsieur fort élégant en tweed, bermuda chaussettes grises et pantoufles nous demanda de ne pas lui prendre le dernier jambon cru au fromage de l’étalage, ce que nous fîmes de bonne grâce. Il nous en fût extrêmement reconnaissant. Je vous offrirai les cafés, nous dit-il. Entre-temps, nous éclusâmes deux litres d’eau que nous avions évaporée en route.
La serveuse fit moult allers-retours entre son comptoir et la petite table du monsieur en pantoufles qui semblait avoir une affection très particulière pour la Leffe. Elle vint ensuite prendre nos commandes de cafés sur le compte du monsieur. Petit Gnou s’exclama: si ce n’était l’état dans lequel il est, nous lui offririons bien une Leffe. Surtout pas, dit-elle, je vous serais fort obligée de bien vouloir vous en abstenir!
Lorsque nous pliâmes bagage, nous allâmes tour à tour remercier le monsieur qui avait gardé sa verve mais tanguait sur son siège. Mc Gnou qui avait renversé sa chaise par inadvertance dit à la cantonade: je ne boirai plus d’eau, je ne parviens plus à me relever. Contrairement à l’accoutumée, nous optâmes pour une sieste immédiate, à l’ombre et si possible au bord de l’eau. Le lac de Vaivre et Montoille nous sembla l’endroit idéal: une dizaine de peupliers sur le rivage ombrageraient montures et cavaliers, reconstituant leur attention et leurs forces.
Une heure plus tard, nous répartîmes le cœur léger à l’idée de rejoindre la patrie d’adoption du General de Gaulle. Contrairement à l’habitude, Petit Gnou s’échappa et arriva une demie heure avant les autres.
Les jardins de l’hôtel furent le théâtre de nos dernières agapes nocturnes et nous pûmes déguster un menu délicieux avant de passer notre ultime nuit entre gnous.
Nos véhicules dûment abreuvés, nous attaquâmes les cent kilomètres d’autoroute abhorrés.
Arrivés à l’Isle, le chef parqua sa monture devant la pâtisserie d’Yvan Hohl, la meilleure du Vaud, avait-il dit.
Un invraisemblable assortiment de petits pains garnis, de gâteaux et de viennoiseries s’offraient aux babines alléchées des ruminants qui rêvaient de rompre le jeûne nocturne. La serveuse n’en sortait plus: un sandwich à la mousse de jambon pour vous, une miche au vieux comté, une mini baguette au thon, un saumon sauvage, une charlotte aux framboises, etc etc. Nous sortîmes pour déguster ce « petit magasin » cher aux gnous, sauf que chacun était tellement affairé à dévorer son assiette que rien ne fut partagé. On aurait cru des communiants dans une usine de sucreries. Les interjections fusaient: Ça c’est délicieux, ceci est fantastique, c’est trop bon. Les rumens lestés nous reprîmes la route du Pont où nous avions un souvenir de truite explosée et poursuivîmes à travers le jura suisse et le français. L’itinéraire était parfait: des courbes, peu de trafic et pas de radars. Nous ne traînâmes pas en route. Arrivés a Vesoul, nous fîmes le plein chez Leclerc et fîmes une pause au snack-bar attenant. La climatisation nous fit un bien fou car nous fumions dans nos cuirs. Lorsque nous fîmes notre choix de sandwichs garnis, un monsieur fort élégant en tweed, bermuda chaussettes grises et pantoufles nous demanda de ne pas lui prendre le dernier jambon cru au fromage de l’étalage, ce que nous fîmes de bonne grâce. Il nous en fût extrêmement reconnaissant. Je vous offrirai les cafés, nous dit-il. Entre-temps, nous éclusâmes deux litres d’eau que nous avions évaporée en route.
La serveuse fit moult allers-retours entre son comptoir et la petite table du monsieur en pantoufles qui semblait avoir une affection très particulière pour la Leffe. Elle vint ensuite prendre nos commandes de cafés sur le compte du monsieur. Petit Gnou s’exclama: si ce n’était l’état dans lequel il est, nous lui offririons bien une Leffe. Surtout pas, dit-elle, je vous serais fort obligée de bien vouloir vous en abstenir!
Lorsque nous pliâmes bagage, nous allâmes tour à tour remercier le monsieur qui avait gardé sa verve mais tanguait sur son siège. Mc Gnou qui avait renversé sa chaise par inadvertance dit à la cantonade: je ne boirai plus d’eau, je ne parviens plus à me relever. Contrairement à l’accoutumée, nous optâmes pour une sieste immédiate, à l’ombre et si possible au bord de l’eau. Le lac de Vaivre et Montoille nous sembla l’endroit idéal: une dizaine de peupliers sur le rivage ombrageraient montures et cavaliers, reconstituant leur attention et leurs forces.
Une heure plus tard, nous répartîmes le cœur léger à l’idée de rejoindre la patrie d’adoption du General de Gaulle. Contrairement à l’habitude, Petit Gnou s’échappa et arriva une demie heure avant les autres.
Les jardins de l’hôtel furent le théâtre de nos dernières agapes nocturnes et nous pûmes déguster un menu délicieux avant de passer notre ultime nuit entre gnous.